Albert Yuma n’est plus le président du conseil d'administration de la société publique minière Gécamines, depuis début décembre. Il a été écarté de la tête de cette entreprise. Ce proche de l'ex-président Joseph Kabila était la cible de plusieurs ONG de lutte contre la corruption. ACTUALITE.CD a réalisé une série d’interviews sur l’après Yuma. Aujourd’hui, Georges Kapiamba, président de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), a accepté de partager sa vision sur la question.
« L’IGF passe en revue la gestion de la Gécamines depuis 2012. Nous sommes pressés de connaître les premiers résultats. C’est à partir de ce moment là que nous allons nous allons prononcer », a t-il d’abord dit prudemment.
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Certains axes du nouveau cap à prendre sont déjà connus: « la nécessité de mettre leurs partenaires actuels autour d’une table pour rediscuter. Il y a notamment le partenariat avec TFM. Il y aussi Sicomines et d’autres. Avec les chinois, beaucoup ont obtenu des carrés miniers qui appartenaient à la Gécamines et certains n’ont pas travaillé conforment à leurs engagements. Nous n’avons jamais cessé de recommander de résilier carrément ces contrats ».
En interne, il faut aussi des changements, estime Georges Kapiamba.
« Il faut rétablir la crédibilité en tant qu’entreprise commerciale dans le secteur minier. Cela passe aussi par la capacité de la Gécamines à payer progressivement ses différentes dettes surtout pour les petits créanciers. Ils sont nombreux. Il faut que le gouvernement congolais accompagne la Gécamines dans la recherche des fonds. Il faut que cette entreprise lance au moins deux de ses usines. Elle a été dépouillée de tout. Elle doit reprendre sa capacité opérationnelle en tant qu’entreprise d’exploitation et de commercialisation des produits miniers ».
Il faut aussi retrouver la place de fleuron au coeur du dispositif minier congolais: « Quand on considère ce que les géants miniers actuels versent à l’Etat au titre d’impôts et taxes, c’est très bas par rapport à ce que la Gécamines donnait à l’Etat congolais lorsqu’elle était au top niveau de la production, de l’exploitation et de la commercialisation ».
Entre-temps, l’IGF veut avoir le cœur net sur les contours de la cession de certains actifs miniers de la Gécamines.
Écoutez l’entretien avec Georges Kapiamba dans ce podcast de l’économie.