La ministre déléguée aux affaires sociales et actions humanitaires chargée des personnes vivant avec handicap (PVH), Irène Esambo Diata, a conduit, vendredi 17 décembre, une délégation de personnes de cette catégorie à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Elles ont échangé avec le vice-président de la Centrale électorale, Bienvenu Ilanga Lembow sur la participation politique et publique des personnes vivant avec handicap, conformément aux dispositions de l'article 49 de la Constitution appuyant la loi organique de la CENI en ses articles 18 et 43.
Irène Esambo a fait savoir que cette catégorie représente 15% de la population congolaise est que "on ne peut pas nous oublier et nous non plus, nous ne pouvons pas nous faire oublier".
La ministre s'est félicitée de ce que la RDC a innové dans le domaine du handicap.
"Il y a été intégré une disposition très importante concernant les personnes vivant avec handicap en son article 49 disposant que celles-ci et les personnes du 3e âge ont droit à la protection de l'État. Les personnes vivant avec handicap doivent être représentées dans les institutions de la République à tous les niveaux (local, provincial et national). Et que par la suite les articles 18 et 43 de la loi organique devraient fixer les modalités pratiques de leurs droits. Cette loi ayant été portée pour examen au Parlement en 2008. Depuis, elle n'a pas pu bouger d'un iota. Dieu merci, il est apparu un homme, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui avait une vision par rapport aux personnes vivant avec handicap. Il a compris qu'aujourd'hui, on ne peut plus les considérer comme une catégorie moindre de la population. Et qu'il fallait leur donner la place qu'il leur revenait en faisant en sorte qu'au sein du gouvernement un portefeuille ministériel leur soit dédié. Une première à l'échelle internationale. Les autres institutions se sont senties concernées. Dès 2019, nous avons été appelés à travailler avec le Parlement pour avancer au niveau de la loi organique. L'année d'après (2020), l'Assemblée nationale votera sa version transmise au Sénat qui fera pareil. Et ensemble, ils ont mis en place une Commission paritaire qui, la semaine dernière, l'a votée en attendant de prendre le chemin de la Cour constitutionnelle pour l'analyse de sa constitutionnalité avant sa promulgation par le chef de l'État", a-t-elle fait valoir.
Et d’ajouter :
"En la compulsant pour voir son contenu, nous nous sommes aperçus qu'elle met l'accent sur le droit à la participation politique et publique des personnes vivant avec handicap. On ne peut pas parler des droits sans penser au processus électoral (droit entre éligible et électeur). D'autre part, il y a question d'accessibilité au niveau de nombreux immeubles administratifs. Il est donc temps que les choses se fassent autrement aujourd'hui. Ce qui justifie le sens de notre plaidoyer. Nous sommes face à un nouveau bureau qui est réputé au regard de son expertise et espérons qu'il prêtera une oreille attentive à l'essentiel de nos revendications de conformer le processus électoral avec les dispositions de l'article 49".
Bienvenu Ilanga a rassuré ses hôtes de la prise en compte de ces compatriotes dans le processus électoral en cours.
"La Constitution de notre pays réserve un traitement particulier à votre catégorie et cela a été renforcé par la loi organique portant protection des droits des personnes vivant avec handicap exigeant qu'elles soient prises en compte dans tout ce que nous faisons. Ici, je voudrais vous assurer, au nom du président de la Ceni, Denis Kadima Kazadi, et à celui de l'ensemble du bureau de la Ceni, que tout l'arsenal juridique qui va organiser les élections tiendra compte de toutes vos revendications. Vous venez là forcer une porte qui était déjà ouverte", a-t-il dit.
La délégation a soulevé plusieurs questions notamment liées à la sensibilisation qu'elles souhaitent vivement être faite par elles-mêmes, leur représentativité, l'accessibilité sur les listes électorales, leur enrôlement ainsi que leur identification.
Fonseca MANSIANGA