Les Nations unies ont annoncé mercredi qu'elles allaient "documenter" d'éventuelles violations des droits de l'Homme lors des opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise en cours dans l'est de la République démocratique du Congo contre les rebelles du groupe Forces démocratiques alliées (ADF).
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) "va documenter les violations des droits de l'Homme dans le cadre des opérations conjointes menées par les armées congolaise et ougandaise", a déclaré à l'AFP à Kinshasa Aziz Thioye, son directeur en RDC.
"Les bombardements indiscriminés peuvent avoir causé des dommages collatéraux, c'est-à-dire porter atteinte à la vie et à l'intégrité physique des personnes qui sont avec les ADF contre leur gré", a indiqué M. Thioye, en marge de la conférence de presse bimensuelle de la mission de l'ONU en RDC (Monusco).
"Le fait effectivement que les bombardements ont été déclenchés sans avertir peut avoir pris de court certains individus qui se trouvaient dans cette zone, qui est une zone agricole", a-t-il expliqué.
Toutefois, il a estimé qu'il fallait attendre que "des éléments concrets" soient disponibles sur "combien de personnes ont été tuées? Est-ce que les cibles ont été atteintes?" pour que ses équipes sur le terrain puissent mener des enquêtes.
"Il y a une école qui a été occupée temporairement par des UPDF (Uganda peoples' defence forces) du côté de la localité de Kamango, il y a eu aussi interruption de la scolarité", a indiqué M. Thioye, les considérant comme des "violations du droit international".
Mardi, l'armée ougandaise a annoncé avoir pilonné trois bases des rebelles ADF. Le 30 novembre, l'UPDF, avec l'accord des autorités congolaises, avait bombardé des positions ADF dans le parc de Virunga avant que des forces terrestres ougandaises n'entrent sur le territoire congolais.
Les ADF sont accusés par Kampala d'être responsables de récents attentats sur le sol ougandais revendiqués par l'organisation jihadiste État islamique (EI), qui présente ce groupe comme sa province en Afrique centrale (Iscap).
Implantés depuis 1995 dans l'Est de la RDC, près de la frontière ougandaise, les ADF y sont considérés comme le plus meurtrier des groupes armés sévissant dans l'Est, responsables du massacre de milliers de civils.
AFP et ACTUALITE.CD
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