RDC: gratuité de l’enseignement, DDR, accès universel à l’électricité d’ici à 2030, les précisions de Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe - Interview

Hafez Ghanem et la délégation de la BM avec Félix Tshisekedi
Hafez Ghanem et la délégation de la BM avec Félix Tshisekedi

Hafez Ghanem et Sérgio Pimenta, respectivement vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique orientale et australe, Hafez Ghanem, et le vice-président régional de la Société Financière Internationale (SFI) pour l'Afrique, étaient en visite officielle à Kinshasa du 11 au 12 novembre 2021. Ils étaient venus réaffirmer le soutien du Groupe de la Banque mondiale aux priorités stratégiques de la RDC, notamment en matière de développement économique et social. Après des échanges avec le président de la République et d’autres dirigeants congolais. Hafez Ghanem s’était exprimé sur ACTUALITE.CD

Qu’est-ce que vous retenez de votre séjour congolais?

Il y a une volonté d’amélioration, d’investir davantage dans le développement du pays. Le gouvernement nous a fait part de sa vision, de sa décision d’augmenter les investissements privés. Il nous a également parlé des reformes qui attirent des investisseurs. On a parlé également de cet objectif d’atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici à 2030 et comment cela peut se faire. Sans électricité et sans internet, c’est difficile de transformer l’économie du Congo, de créer de l’emploi du 21e siècle. On a aussi évoqué de l’investissement humain, l’autonomisation de la femme. Je sors de ces discussions optimistes pour l’avenir du Congo. Bien sur que cela ne sera pas facile. Il y a la volonté politique et la Banque Mondiale veut être un bon partenaire à cet effet.

En termes de gouvernance, quel est le plus grand défi?

Nous avons parlé de l’importance de la gestion transparente des financières publiques. Il y a aussi la mobilisation des ressources d’une manière claire et transparence. Il y a aussi la bonne gestion des projets, la nécessité de décentraliser pour être plus proches des bénéficiaires. Il y’a la lutte contre la corruption. Nous sommes en train de préparer un projet d’appui à la bonne gouvernance et la gestion financière qui ira au conseil d’administration dans les deux ou trois mois à venir. C’est un projet qui sera fait avec le ministère des finances. Nous étudions également la possibilité de mettre en place un projet d’appui à la décentralisation. Cela ne sera pas facile de changer les habitudes, mais il faut commencer.

Changer quelles habitudes?

Le manque de transparence. Ce n’est pas qu’au Congo. Certains pays pensent que l’administration ne doit pas être transparente. La meilleure façon de lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, c’est la transparence. Il faut rendre les personnes responsables de leurs actes.

L’un des projets que vous soutenez en RDC, c’est la gratuité de l’enseignement de base. C’est un programme qui a également été caractérisé par des problèmes de gestion et de transparence.

Quand il y a eu des problèmes de gouvernance dans ce projet, c’est le gouvernement qui nous avait avisé. Quand on a décidé de suspendre le décaissement, c’était une suggestion du gouvernement. Pour nous, c’est un programme très important dans un pays comme le Congo. On ne peut pas autonomiser les femmes sans l’éducation. Le résultat de la gratuité est là: l’augmentation du nombre d’élèves qui vont à l’école est de 20%, surtout les filles. La gratuité est un programme très important. L’autre priorité maintenant c’est d’assurer la qualité de l’enseignement pour être prêt au défi des emplois du 21e siècle.

Il y a aussi le DDR, on ne peut pas restaurer la paix dans l’Est sans ce programme

Nous sommes en train de préparer un projet sur la réinsertion de ces jeunes dans la vie économique. C’est un projet de 250 millions USD qui couvre les deux Kivu et l’Ituri. Il sera présenté le mois prochain au conseil d’administration. La solution militaire, c’est bien, mais pour le long terme, c’est le développement.

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