RDC: début du procès de deux militants de la LUCHA dénonçant des détournements d'aide

Les militants de Lucha partis de Butembo à Beni/Ph ACTUALITE.CD

Le procès de deux militants d'un mouvement citoyen ayant accusé la fondation de l'épouse du président Félix Tshisekedi de détournement d'aide s'est ouvert vendredi à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, a constaté un correspondant de l'AFP. 

Vêtus de l'uniforme des prisonniers, Parfait Muhani et Ghislain Muhiwa, militants du mouvement Lutte pour le changement (Lucha), ont comparu devant le tribunal militaire de garnison de Goma (Nord-Kivu). Ils sont poursuivis pour "imputations dommageables à l'encontre de la fondation Denise Nyakeru et association de malfaiteurs", selon l'acte d'accusation.

Le 4 juin dernier, dans un tweet, le mouvement Lucha avait accusé des membres de cette fondation d'avoir détourné des vivres destinés aux sinistrés de l'éruption du 22 mai du volcan Nyiragongo. 

Âgés de 31 ans, Parfait Muhani et Ghislain Muhiwa sont en détention à la prison de Munzenze (depuis juin et août, respectivement), à la suite d'une plainte en diffamation de la fondation de l'épouse du chef de l’État. Un mandat d’amener a aussi été lancé contre un troisième membre du mouvement, Espoir Ngalukiye. 

"C'est un soulagement de voir enfin que ce procès démarre aujourd'hui. Nous sommes confiants et, le moment venu, nous allons démontrer que nos clients sont innocents", a déclaré à l'AFP Me Jean-Luc Bahati, avocat de la défense.

La défense a sollicité la libération conditionnelle des deux militants. La décision du tribunal militaire a été mise en délibéré, a indiqué son président, le major Lazare Amsini. La prochaine audience est prévue pour le 12 novembre.

Le ministère public a déjà appelé au rejet de cette demande, estimant que MM. Muhani et Muhiwa risquent de "fuir la ville de Goma". 

Début octobre, l'organisation américaine Human Rights Watch avait appelé les autorités congolaises à "enquêter sur les allégations de la Lucha sur le détournement de l’aide et prendre les mesures adéquates", plutôt que de "prendre pour cible les messagers".

Créé le 1er mai 2012 à Goma, le mouvement Lucha regroupe des jeunes "indignés" et se définit comme apolitique, non violent, mais déterminé à demander des comptes aux décideurs.

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