RDC-EPST : un mémorandum sur les revendications des enseignants remis à Modeste Bahati

Bahati reçoit le mémo des enseignants
Ph. droits tiers

Une délégation de la synergie des enseignants du Congo a été reçue ce lundi 25 octobre par Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat. Il était question, au cours de cet échange, de déposer auprès de Bahati Lukwebo un mémorandum contenant les revendications professionnelles des enseignants notamment l'amélioration des conditions sociales. Ce document comprend deux parties à savoir : l'aspect administratif et l'aspect financier.

S'agissant de l’aspect administratif, ils ont plaidé pour la réactivation des écoles et autres.

« Le mémorandum qui est remis entre les mains de l'honorable président du Sénat comprend des revendications sur le plan administratif et sur le plan financier. Sur le plan administratif, il y a la question récurrente de la désactivation des écoles. Nous savons qu'il y a beaucoup d'écoles qui ont été désactivées de manière régulière. C'est une véritable entrave à la gratuité de l'enseignement et toutes ces écoles-là, tous ces enseignants-là ne touchent plus aucun rond depuis le mois de juillet et nous pensons qu'il faut absolument que ces enseignants soient réactivés. Ça, c'est parmi les propositions que nous avons faites. Il y a la question de nouvelles unités, il y a la question de la discrimination syndicale c'est-à-dire il y a des syndicats qui sont mis de côté et on privilégie les syndicats qu'on commande. Nous pensons que tout ça doit cesser pour une République qui veut  le développement, qui veut que le secteur de l'éducation soit véritablement le secteur moteur. Il y a également la question des paliers des zones salariales des enseignants des brousses, de provinces, de territoires qui ne touchent pas le même salaire que ceux qui sont à Kinshasa. C'est un des problèmes qui est contenu dans notre mémorandum », a déclaré, à l'issue de la réunion, Jean Bosco Puna, secrétaire général du syndicat des enseignants catholiques (SYNECAT).

Sur le volet financier, plusieurs promesses du gouvernement ont été reprises. Ces promesses qui, jusqu'à ces jours, n’ont jamais été réalisées.

« Nous sommes revenus ici pour parler des différentes promesses que le gouvernement a faites aux enseignants, entre autres la question relative de Bibwa, de notre barème, ce barème là jusqu'aujourd'hui n'est pas payé. Le barème de Bibwa prévoit, en ce moment, qu'en principe l'enseignant devrait déjà toucher 800.000 FC mais aujourd'hui nous savons tous que le salaire de l'enseignant, c'est 190.000 FC. Nous pensons qu'on ne peut pas continuer à gérer les enseignants comme ça. Il faut absolument qu'on aille vers ce palier pour que finalement nous ayons une éducation publique de qualité parce que la gratuité doit avoir un contenu. Les enseignants continuent avec l'ancien barème et ça pose beaucoup de problèmes dans les écoles. Vous savez que la gratuité nous a amené beaucoup d'élèves, des effectifs pléthoriques dans les classes mais nous continuons à travailler sur ce rythme-là », a ajouté Jean Bosco Puna.

Et de poursuivre :

« Nous avons apporté des propositions par rapport à ce que le gouvernement peut faire progressivement pour que les enseignants puissent reprendre les activités parce que si celà n'est pas fait, ça posera véritablement des problèmes, il y a la question des NU ( nouvelles unités) qui travaillent et qui ne touchent rien, il faut absolument que le gouvernement règle ce problème et l'épineuse question également de la mutuelle de santé, aujourd'hui tous les enseignants ne sont pas soignés mais nous tous nous savons que cette mutuelle était demandée, exigée par les enseignants, il faut absolument que la mutuelle de santé revienne au gestionnaire crédible au lieu que ça soit entre les mains des prédateurs, c'est autant des questions que nous avons échangé avec le Président du sénat, le mémorandum oui est déposé, il aura le temps de l'analyser et d'apporter sa contribution ».

Cette rencontre intervient au moment où les torchons brûlent entre les enseignants et le gouvernement via le ministère de l'EPST. Depuis la rentrée scolaire, lancée le 4 octobre dernier, les cours ne se donnent pas convenablement dans plusieurs écoles. Des enseignants exigent l'amélioration de leurs conditions sociales.

Actuellement, le gouvernement a décidé de la reprise, jeudi 28 octobre prochain, des pourparlers avec le ban syndical des enseignants pour trouver un compromis sur leurs revendications. Ces pourparlers entre le gouvernement et le ban syndical de l'EPST étaient interrompus le 30 septembre dernier faute de compromis et ce, malgré l'ajout de 40.000 FC que le gouvernement avait décidé sur le salaire de chaque enseignant.

Clément Muamba