SCPT (Ex-ONATRA) : gaz lacrymogènes contre projectiles, les agents grévistes veulent à tout prix obtenir le paiement des arriérés de 37 mois 

Manifestation des grévistes à la SCPT (Ex-ONATRA)
Manifestation des grévistes à la SCPT (Ex-ONATRA)

Des scènes des troubles ont été vécus ce vendredi 22 octobre dans l’enceinte de la société congolaise des transports et ports (SCTP) et sur le boulevard du 30 juin, suite à l’intervention des policiers pour étouffer la manifestation multipliée ces derniers jours par les agents de cette société qui réclament le paiement des 37 mois d’arriérés de salaire. Les agents ont brulé des pneus dans la cour de l’immeuble de la SCTP. Les policiers sont intervenus en tirant plusieurs coups de gaz lacrymogène auxquels les grévistes répondaient par des jets des projectiles.

Selon les syndicalistes, leur président délégué a été interpellé lors de ce mouvement et certains des agents sont blessés par la police.  

« Nous sommes au regret de constater que le gouverneur de la ville et le commissaire provincial de la police qui étaient saisis depuis mardi de la marche de ce jour aient envoyé les agents pour tirer sur nous qui revendiquons légalement. Ils ont tiré à balle réelle, du gaz lacrymogène et il y a des blessés, le président Armand Risasi a été pris comme un mal propre, nous cherchons à localiser là où il se trouve », a dénoncé Raphael Dieudonné Mukala, membre de la délégation syndicale.

Les agents de la SCTP sont en grève depuis plus d’une semaine. La suppression des ports illégaux et le paiement de la créance de la SCTP par l’Etat congolais sont leurs principales revendications.

« Tous les ports privés qui exercent sur le bief maritime de la province du Kongo Central sont tous illégaux, il n’y a pas un seul qui a des documents valables, en plus de cela, ils sont sous le domaine attribué par l’Etat à la SCTP pour l’exploitation des services publics. Comment l’Etat congolais qui est un client comme n’importe quel client doit à la SCTP plus de 400 millions USD, aujourd’hui pour que cet argent nous soit payé, il doit y avoir des morts, des blessés ? », s’est interrogé M. Mukala.

Ce dernier a également dénoncé le traitement que subit les agents de l’ex ONATRA.

« Aujourd’hui les agents de la SCTP sont chosifiés, ça fait plus de 37 mois qu’ils ne touchent pas leur salaire à cause de l’Etat congolais, c’est un crime humanitaire parce que la constitution l’article 38 de la constitution dit que l’Etat garantit le salaire au personnel qui puisse lui assurer la survie de lui et de sa famille », a déclaré M. Mukala.

Contexte

La SCTP accuse une baisse du chiffre d’affaires depuis plusieurs années. Ce qui ne permet pas à la direction de cette société qui compte plus de 15 000 personnels, actifs comme retraités, de payer les travailleurs. Cette société qui détient le monopole des ports est victime des déviations de navires vers les ports privés, qui ont été qualifiés de « clandestins et illégaux », par le Conseil des ministres.

Pour apporter secours à cette société, Félix Tshisekedi, avait instruit le gouvernement, lors de la 46ème réunion du Conseil des ministres, tenue le 28 août 2020, d'exécuter sans délai sa décision de fermeture immédiate des ports privés illégaux et clandestins à Kinshasa et dans la province du Kongo Central. On compte à ce jour 15 mois que cette décision n’est pas toujours appliquée.

Thérèse NTUMBA