RDC-CENI : en rejetant la candidature de Kadima, le groupe de six conclut que la CENCO et l’ECC « sont hostiles à l'excellence dans le domaine des élections »

Les délégués des chefs des six confessions religieuses en conférence de presse le 9 octobre 2021 au siège de la CIME
Les délégués des chefs des six confessions religieuses en conférence de presse le 9 octobre 2021 au siège de la CIME

Les six confessions religieuses se sont senties obligées de faire « une mise au point » après la publication par le duo CENCO-ECC du rapport qui étaye l’échec du processus de désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce samedi, comme toujours, au siège de la CIME (Commission d’intégrité et de médiation électorale), le G6, représenté par des délégués des six chefs religieuses, a défendu sa position prise depuis le début du blocage du processus, tout en réitérant son choix porté sur Denis Kadima, comme remplaçant de Corneille Nangaa.

Les six confessions religieuses ont expliqué les prescrits des articles clés de la charte de la plateforme. Elles ont réfuté le concept « Présidium » qui d’après elles, a été évoqué plusieurs fois par la CENCO et l’ECC pour la conduite des travaux. Elles sont formelles : la plateforme est dirigée par un président (Mgr Marcel Utembi) et un vice-président (Rév André Bokondoa). Pour les six confessions, la dernière plénière convoquée au siège de la CENCO dans le cadre du délai dit de dernière chance n’a pas eu lieu.

« Cette plénière n'a pas eu lieu et il y a des raisons : première raison, ni le président de la plateforme qui a signé l'invitation, ni son vice-président dont l'attribution est de remplacer le président en cas d'empêchement n'était présent. Les deux n'avaient pas jugé utile d'être présent à cette réunion. Deuxièmement, ils ont envoyé, en violation de la charte, le vice-président de la CENCO, présider la plénière. Cette personne ne connaît pas toutes les difficultés auxquelles les chefs des confessions religieuses se sont butés pendant le processus. Conséquence, ce responsable de la CENCO a présidé la réunion de manière cavalière », a expliqué Idriss Katenga, secrétaire général de la COMICO qui a pris parole au nom des six confessions.

Elles ont aussi évoqué l’irruption au siège de la CENCO, des “dissidences” des certaines confessions religieuses, dont l’islam lors de la réunion.

Elles ont dit pourquoi elles portent leur choix sur Denis Kadima : « Son expertise avérée dans le processus électoral, son intégrité, son expérience dans l'accompagnement électoral dans plusieurs pays en Afrique, au moins 60 élections accompagnées ».

Pour les six confessions religieuses, c’est le meilleur candidat. De facto, en rejetant cette candidature, le duo CENCO-ECC prouve suffisamment son hostilité « à l’excellence dans le domaine électoral ».

« Denis Kadima est devenu la source de tous les agendas politiques des uns et des autres. Vous n'allez pas oublier quels lynchages médiatiques avait déjà subi le candidat Ronsard Malonda. C'est comme si la CENCO et l'ECC sont hostiles à l'excellence dans le domaine des élections, c'est comme si elles ont autres choses en l'esprit », a affirmé Idriss Katenga.

Dans leur rapport publié jeudi, la CENCO et l’ECC ont reconnu les qualités techniques de Denis Kadima dans le processus électoral. Mais les deux confessions religieuses expliquent le rejet de sa candidature par les faits d’éthique, de probité et surtout les catholiques et les protestants insistent pour que le prochain président de la CENI soit la personne qui aura le « courage exceptionnel pour publier les vrais résultats des urnes ».

Les deux confessions disent détenir des preuves de corruption et d’intimidations subies par certains chefs religieux par certains proches du Chef de l’Etat en vue de choisir le candidat Kadima. Ils comptent rencontrer cette fois-ci le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso afin de lui présenter les charges qui pèsent sur cette candidature. Les deux confessions religieuses parlent d’un dossier entaché des plusieurs irrégularités dont des menaces et des tentatives de corruption.

Jordan MAYENIKINI