Le coordonnateur de la Synergie des missions d'observation citoyenne des élections (SYMOCEL), Patrick Ntambwe plaide pour le rallongement du délai de dernière chance accordé par l'Assemblée nationale aux confessions religieuses en vue de désigner le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et un membre de la plénière. Dans une interview à ACTUALITE.CD ce lundi, il déplore les contradictions déjà observées au sein des confessions religieuses où chaque camp campe sur sa position.
« Nous avons salué ce nouveau délai bien que court parce qu’on pensait que plus de 72 heures, peut-être une semaine, aurait aidé d'avoir suffisamment le temps de discuter le plus largement possible, d'évoquer tous les cas de figure qui peuvent faciliter l'aboutissement d'un consensus. Après, on a vu et entendu certaines déclarations faites pour ne pas favoriser un climat d'échange en toute quiétude. Dans un camp on pense que les discussions vont se poursuivre, dans l'autre on estime que le contenu des discussions seraient déjà vidé par un PV qui avait été déposé, tout cela ne fait qu’envenimer la situation », a dit Patrick Ntambwe.
Et d'ajouter :
« La crédibilité d'un processus au-delà des aspects techniques et autres, il y va de la confiance qu'on place dans les animateurs qui vont conduire ce processus, s'il y a des faits ou des allégations qui font état d'une certaine prétendance de certains acteurs ou animateurs, il y a lieu de rassurer toutes les parties prenantes et je crois que c'était l'occasion. En tant qu'acteur intéressé, membre de la société civile, je plaide pour une rallonge pour permettre à ces discussions de s'approfondir davantage ».
Au cas où les violons ne s'accordent toujours pas et que l'Assemblée nationale tienne à son dernier ultimatum, M. Ntambwe estime que la responsabilité reviendra à la plénière de la chambre basse de trancher.
« Dans un premier temps, il faut comprendre que si le bureau de l'Assemblée nationale, après que la commission paritaire a fini son travail et a rendu son rapport qui doit être soumis à la plénière, a estimé qu'il y avait lieu de redonner une chance au dialogue en vue d'un consensus c’est que quelque part, il y a un problème, une crainte de devoir aller dans les conditions actuelles. Devant un fait accompli l'Assemblée nationale, à travers sa plénière, devra se prononcer ou apprécier la validité ou non des PV qui lui seront soumis. Donc la grande responsabilité ici revient à l'Assemblée nationale, mais c'est comme si cette dernière ne voudrait pas porter la responsabilité de l'échec du processus », a ajouté le coordonnateur de la SYMOCEL. Tout en précisant : « Je ne suis pas en train de dire que nous tendons vers l'échec mais il n'est pas à exclure que le processus suivant son cours fera l'objet de plusieurs contestations parce que la confiance à l'animateur principal qui est le président de la CENI posera problème pour certaines parties prenantes ».
Le délai accordé aux confessions religieuses par l'Assemblée nationale expire ce lundi 4 octobre. Du côté des confessions religieuses, les violons ne s'accordent pas toujours. D’un côté, six confessions religieuses tiennent à tout à prix au choix de Denis Kadima comme remplaçant de Corneille Nangaa, et de l’autre, le duo CENCO-ECC estime que M. Kadima est proche du pouvoir. Mais surtout, pour les deux confessions religieuses, celui qui sera président de la CENI devra avoir le « courage exceptionnel » de proclamer les résultats des élections.
Clément Muamba