Kinshasa : " pour assurer la fluidité et garantir la sécurité et l'ordre public, nous avons décidé de rendre le trajet entre le Pont-Matete et l'aéroport de N'djili en une zone neutre où on ne peut pas organiser les marches politiques " (Gentiny Ngobila)

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Gentiny Ngobila Mbaka, Gouverneur de Kinshasa/Ph. HVK

Le Gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a pris, il y a quelques jours, la mesure interdisant l'organisation des manifestations politiques sur le tronçon entre l'aéroport international de N'djili et le Pont-Matete dans la Tshangu ainsi que dans le centre-ville, siège des institutions de la République.

Il justifie cette mesure par le fait que l'organisation des marches politiques empêche la circulation fluide alors que c'est l'unique voie sur toute la ville pour accéder à l'aéroport international de N'djili.

"Depuis un certain moment, nous avions observé les politiciens et surtout en mal de positionnement qui n'organise des marches politiques uniquement dans la partie Est de notre ville notamment dans le district de la Tshangu. Alors qu'est-ce qui se passe ? Dans cette ville, l'unique voie qui mène vers l'aéroport est l'avenue Lumumba. Pour atteindre l'aéroport, tout le monde est censé passer par cette route-là. Ici dans la ville, nous avons souvent des évacuations médicales. Les gens tombent malades et doivent être évacués vers l'Europe, vers l'Afrique du Sud. Et quand il y a marche, ce grand boulevard est paralysé. Il n'y a pas moyen de faire les vas et viens. Nous avons dans ce pays, la chance d'avoir un président qui est devenu Président de l'Union Africaine. Il y a  des chefs d'État africains qui viennent rendre visite à notre Président (...) ", a expliqué le Gouverneur Gentiny Ngobila.

Assurer la sécurité et maintenir l'ordre public

Le gouverneur Ngobila explique qu'au-delà de permettre la circulation vers les cimetières et l'aéroport de N'djili, l'interdiction des marches politiques est une façon d'éviter des troubles par des jeunes instrumentalisés à qui on a remis des armes blanches et de la drogue. 

"Le 15 septembre dernier, cela fait 10 jours qu'un ambassadeur de l'Union Africaine a été caillassé , toujours de ce côté. A Masina au quartier 3, vous avez des jeunes qui ont été instrumentalisés, à qui on a remis des machettes, des drogues pour perturber l'ordre public. Nous avons des renseignements sûrs que cette zone est instrumentalisée pour créer des troubles. Nous avons des délégations officielles qui font les vas et viens entre le centre-ville et l'aéroport de N'djili. Pour assurer la fluidité et en même temps garantir la sécurité et l'ordre public, nous avons décidé de rendre cette zone c'est-à-dire le tronçon compris entre le Pont Matete et l'aéroport de N'djili zone neutre où on ne peut pas organiser les marches politiques. Qu'il s'agisse de soutien ou de protestation. D'un autre côté, nous voulons aider les politiciens qui organisent les marches à pouvoir marcher tranquillement sur d'autres artères de la ville ", poursuit le gouverneur.

Une mesure temporaire

Le chef de l'exécutif provincial de Kinshasa a rassuré que l'application de cette mesure n'est pas définitive. Elle peut donc évoluer avec le temps.

"Nous sommes en politique. La politique étant dynamique, je ne peux pas dire que c'est une mesure définitive. Nous allons voir comment la situation peut évoluer. Mais dans les jours qui viennent, nous allons jeter un pont entre le quartier Kingabwa et la commune de Masina. À ce moment-là, on verra", a-t-il conclu.

Dès ce lundi 27 septembre, l'autorité urbaine va procéder à l'élaboration d'un calendrier de rencontre avec les différents partis politiques afin de discuter sur les itinéraires autorisés pour l'organisation des marches dans la capitale congolaise.

Auguy Mudiayi