Dr Muyembe : l’Etat ne soutient pas les recherches scientifiques, il est difficile d’innover, le Covid-19 est une opportunité pour la RDC de se redresser

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Lors d’un point de presse jeudi 2 septembre dernier à Kinshasa, le coordonnateur du secrétariat technique de riposte contre le Covid-19 a déclaré que les instituts et les universités ne reçoivent pas le soutien de l’Etat pour faire les recherches.

Pour lui, le Covid-19 devrait inciter les autorités à prendre conscience sur la nécessité d’investir dans les recherches scientifiques afin d’innover

« Nous ne devons toujours pas attendre des solutions qui viennent d’ailleurs. Nous avons des universités et des instituts, mais qui ne sont pas soutenus. Moi j’ai fait 20 ans dans cet institut (INRB, Ndlr), je n’ai jamais eu les fonds de l’Etat pour faire fonctionner l’institut. Et comment va-t-on inventer, comment va-t-on innover ? Nous tournons en rond. Le Covid-19 est une opportunité pour la RDC de se redresser, et de prendre conscience, parce que les autorités qui partaient souvent se faire soigner à l’étranger en cas de maladie, certains n’ont plus eu cette chance avec le Covid, c’était trop tard pour les autres : la maladie avance trop vite », a déploré le docteur Muyembe.

A lui de de poursuivre : « D’autres sont partis et sont revenus en cercueil parce que nous n’avons pas ici un endroit où on peut prendre quelqu’un en soin intensif ; ce n’est pas les compétences qui manquent, mais c’est payer par exemple un respirateur qui devient un problème, mettre une unité d’oxygène devient un problème ».

Félix Tshisekedi avait annoncé en juin dernier que le pays comptait promouvoir des produits curatifs made in Congo pour lutter contre le coronavirus. Il avait notamment cité le Manacovid fabriqué par Flaubert Batangu décédé en mai dernier à Kinshasa. Il avait mené ses expériences à Kinshasa dans 3 sites indépendants. Le produit (pas homologué par l’OMS) a été mis sur le marché.

Le Sommet des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui s’est clôturée le 23 juin dernier au Mozambique s'est engagé à renforcer les capacités régionales et nationales de la SADC en matière de recherche et de fabrication de produits pharmaceutiques et d'autres médicaments essentiels, de promotion des médecines traditionnelles et de substitution, de développement de vaccins.

Thérèse Ntumba