Le député national Jean-Pierre Pasizapamba, président du réseau des parlementaires africains contre la corruption en RDC (APNAC-RDC) rappelle aux autorités compétentes l'urgence de se pencher sur leur rapport récemment publié à propos du manque à gagner qu’enregistre le pays suite aux faits de corruption.
Il a fait savoir lundi dernier à ACTUALITE.CD, qu’à ce jour ce rapport a été auprès des plusieurs services étatiques et invite l'Assemblée nationale à en faire l’objet d’un débat lors des plénières à venir.
« Pour votre gouverne, ce rapport a été déposé auprès des différentes institutions de la RDC soit directement ou indirectement parce que nous n'avons pas fait ce rapport pour le garder dans le tiroir, nous l'avons dressé pour qu'au niveau de l'Assemblée nationale, où il y a le contrôle parlementaire qu’on puisse en faire l'objet de débat parce qu’il s'agit des dénonciations de la population. Nous l’avons aussi déposé dans les autres structures telles que l'inspection générale des finances (IGF), la Cour de cassation, l'APLC, etc. Donc nous avons déposé ici et là le rapport pour qu'il soit exploité et que les investigations soient approfondies. Jusque-là, il n’y a eu que des dénonciations de la population. C'est la population qui a utilisé le téléphone pour dire à tel endroit, il y a tel problème, et nous avons synthétisé et rendu public. Nous avons donné des pistes, à ceux qui ont des institutions susceptibles d'approfondir les investigations », a-t-il dit.
Le rapport de l'APNAC évalue à 7 979 152 682,57 USD que le pays perd annuellement. Le rapport épingle aussi 150 terrains de l'État spoliés. Il couvre la période allant de janvier à décembre 2020. Il a été constitué sur base des dénonciations téléphoniques faites via le numéro vert de l'APNAC pour lutter contre la corruption.
Jean-Pierre Pasizapamba rappelle la nécessité de redynamiser la Cour des comptes pour intensifier le contrôle des fonds publics.
« Nous avons demandé que les 52 magistrats de la Cour des comptes qui sont payés par l'État congolais mais qui n'ont pas encore prêté serment puissent prêter serment et qu'ils se mettent au service de la nation. Toutes les structures de contrôle doivent être mises en musique. Le Président de la République dans sa première intervention avait levé l’option de lutter contre les antivaleurs et la Cour des comptes est l'une des institutions qui peut aider le Président de la République surtout que la Cour des comptes est un bras séculier pour l'Assemblée nationale pour juger les comptes publics et donc les magistrats doivent prêter serment pour qu'ils aient les moyens de leurs actions », a recommandé Jean-Pierre Pasizapamba.
Clément Muamba