Le député national François Nzekuye est arrivé ce jeudi 26 août à Goma (Nord-Kivu) pour ce qu’il a qualifié de « mini-vacances parlementaires ». Cet élu PPRD indique que la proposition des députés provinciaux à propos de la requalification de l’état de siège est légitime mais ne sera répondue qu’à la fin de l’évaluation en cours à l'Assemblée nationale.
« Nous devons d'abord évaluer. Eux (Ndlr : députés provinciaux du Nord-Kivu) sont sur le terrain. Ils ont pris une position. Ça fait plusieurs mois que je ne suis pas dans la province. Laissez-moi le temps de m’imprégner de la situation avant de me positionner. À l’assemblée nationale, il y a plusieurs missions qui sont envoyées tant au Nord-Kivu qu'en Ituri pour pouvoir suivre effectivement l’état de siège. Je sais que le Premier ministre vient d'ici. Il a été à Beni, il a été en Ituri. Il s’est fait accompagner par un certain nombre de députés qui travaillent avec le gouvernement pour évaluer et je crois que le 15 septembre, nous prendrons une position », a dit le député François Nzekuye, qui affirmé qu’au-delà de l’évaluation personnelle de l’état de siège, il se rendra également compte de tous les autres problèmes socio-économiques auxquels font face ses électeurs.
Lors de leur consultation mardi 24 août 2021 à Beni par le Premier ministre, Sama Lukonde, les députés provinciaux du Nord-Kivu l'ont demandé la requalification de l’état de siège pour plus d'efficacité. Pour eux, le Président de la République, Félix Tshisekedi, devra soit délimiter l’état de siège dans les zones les plus affectées par l’insécurité (Ndlr : Beni au Nord-Kivu et Irumu en Ituri), soit proclamer l’état d'urgence sécuritaire avec la nomination d’un chargé des opérations.
« Au niveau du parlement, la commission défense et sécurité est présentement en train d'auditionner les différents ministres pour évaluer la situation de l’état de siège. L'opinion nationale et surtout l’opinion des députés est que les résultats escomptés tardent à venir. Et nous ne pouvons pas continuer dans cette situation de manière indéfinie. Voilà pourquoi donc, à la fin de ce mois, nous allons évaluer objectivement, s'il faut continuer ou arrêter l’état de siège. Puisque l’état de siège emporte la privation de certaines libertés. Vous avez remarqué que depuis que l’état de siège existe, il y a beaucoup d’activités qui marchent au ralenti. C’est vrai que nous avons tous besoin d'avoir la paix et c’est la priorité mais nous devons y aller méthodiquement. S'il faut arrêter l’état, nous devons l’arrêter pour rétablir la sécurité autrement mais de mon point de vue personnel, j'ai l'impression que ça a été mal planifié », a, pour sa part, dit à ACTUALITE.CD, le député national Boniface Balamage Nkolo, élu d'Idjwi au Sud-Kivu, également à son arrivée ce jeudi 26 août à Goma pour des vacances parlementaires qui lui permettront également d’évaluer indépendamment l’état de siège.
Le Premier ministre Sama Lukonde a clôturé sa mission d’évaluation de l’état de siège ce mardi 24 août 2021 avant de regagner la capitale Kinshasa. Instauré depuis le 6 mai 2021, l’état de siège a pour but de restaurer la paix et la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Et pour y parvenir, les autorités civiles ont été remplacées par les autorités militaires et policières.
Jonathan Kombi, à Goma