RDC : Pour plus d'efficacité sur terrain, les députés provinciaux du Nord-Kivu ont demandé à Sama Lukonde, la requalification de l’état de siège

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Les députés provinciaux du Nord-Kivu et le Premier ministre Sama Lukonde/Ph. ACTUALITE.CD

Avant de clôturer sa mission d'évaluation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le Premier ministre Sama Lukonde a consulté mardi 24 août 2021, plusieurs couches de la population dont des députés provinciaux en congé. 

Selon le Vice Président de l'assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean Paul Lumbulumbu, les élus provinciaux du Nord-Kivu ont proposé au Chef du gouvernement congolais, la requalification de l’état de siège dont les résultats piétinent encore. C'est ainsi qu'ils ont recommandé, soit la délimitation de l’état de siège dans les zones les plus affectées par l’insécurité, soit la proclamation de l’état d'urgence sécuritaire avec la nomination d'un chargé des opérations.

« Face aux défis multiples, des défis d'ordre logistique, des défis en effectifs militaires, des défis financiers auxquels fait face la République, notre proposition reste assez claire. Nous avons proposé, sur le plan sécuritaire, la requalification de l’état, soit par sa limitation dans les zones gravement affectées, c’est-à-dire dans la région de Beni et d'Irumu, soit alors, la proclamation d'un état d'urgence sécuritaire suivi de la nomination d'un chargé des opérations. Cette proposition a l'avantage de pouvoir permettre à ce que les efforts militaires puissent être focalisés essentiellement là où il y a un sérieux problème d’insécurité parce qu’il ne faudrait pas confondre l’insécurité de Beni à la criminalité urbaine de Goma. La manière dont on doit résoudre l’insécurité des ADF à Beni n’est pas la même pour résoudre la criminalité urbaine de Goma, Butembo et dans d'autres milieux.  L'autre avantage de l'une de ces deux propositions permettrait à ce que les projets de développement de la province du Nord-Kivu ne puissent pas être bloqués » , a dit Jean Paul Lumbulumbu, élu de Lubero. 

Peu avant la descente de l’équipe gouvernementale à Bunia (Ituri) et Beni (Nord-Kivu), un climat de méfiance venait de s’installer entre les députés provinciaux et les autorités militaires du Nord-Kivu. Les deux camps se rejettent la responsabilité au sujet des résultats moins convaincants de l’état de siège. Faisant partie de la délégation ayant séjourné dans l’Est, le ministre de l'industrie et ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a recommandé les uns et les autres à la collaboration en vue de mettre fin à l’insécurité qui n’a que trop duré dans la région. 

« Les autorités de l’état de siège avaient fait des déclarations lors de l’évaluation à Kinshasa mais pour nous, cette évaluation ne corroborait pas avec la réalité sur terrain. C'est pour cette raison que nous avions demandé la consultation populaire, ça veut dire, la descente en Ituri et au Nord-Kivu, des autorités de Kinshasa pour consulter les députés provinciaux, la société civile, les mouvements citoyens, les leaders religieux et autres sur leur perception des réalités sur terrain par rapport à l’état des. C’est effectivement ce que le premier ministre vient de faire en Ituri et au Nord-Kivu », a ajouté Jean Paul Lumbulumbu. 

Le premier ministre Sama Lukonde a clôturé sa mission d’évaluation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri à partir de la ville de Goma, ce mardi 24 août 2021, avant de regagner la capitale Kinshasa. 

Instauré depuis le 6 mai 2021, l’état de siège a pour but de restaurer la paix et la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Et pour y parvenir, les autorités civiles ont été  remplacées par les autorités militaires et policières.

Jonathan Kombi, à Goma