RDC : Mgr Sikuli Paluku sceptique quant à l'instauration du convoi de sécurité sur l'axe Butembo-Beni

Plus d'une semaine après l'instauration du système d'escorte des véhicules sur l'axe Butembo-Beni, l'évêque Sikuli Paluku demeure sceptique quant à la nécessité de cette mesure des autorités militaires. En décidant de convoyer les véhicules et passagers sur cette route longue de 54 Kilomètres, le commandement des opérations militaires Sokola 1 disait vouloir les prévenir contre une éventuelle attaque des ADF qui débordent Bashu, fuyant les théâtres de front dans la vallée de Mwalika, en territoire de Beni (Nord-Kivu).

Mais lors d'une messe ce dimanche 22 août à Musimba, une paroisse périphérique de Butembo, l'évêque du diocèse de Butembo-Beni, Monseigneur Sikuli Paluku a rappelé aux autorités qu'avant l'état de siège, les habitants trafiquaient sur cet axe en toute quiétude. Pour lui, les autorités doivent plutôt vite restaurer la paix, plutôt que de les plonger dans l'angoisse.

« Plutôt que de venir nous sauver, rétablir la paix, ils nous rajoutent l'incertitude. Parce que c'est difficile de comprendre que pour quitter ici (Butembo) pour Beni, il faut une escorte. Avant l'état de siège, les gens voyageaient sans problème. L'incident vécu, celui de l'incendie d'un véhicule à Kalunguta (environs 30 Km au Nord de Butembo, sur la route de Beni), a été enregistré après l'instauration de l'état de siège. Mauvaise coïncidence ou bien ? Les gens s'interrogent. Chaque minute (qui passe sur cette route), c'est un véhicule qui trafique. D'où viendront les assaillants ? », s'interroge l'évêque de Butembo-Beni.

Il appelle les autorités à plutôt songer à se concentrer sur les axes les plus risqués, comme celui de Beni-Kasindi.

Depuis jeudi 12 août dernier, les autorités militaires ont décidé d'escorter les trafiquants de l'axe Butembo-Beni suite, d'après des sources sécuritaires, aux menaces d'attaques rebelles. Un service gratuit, mais appauvrissant pour des chauffeurs qui sont obligés d'effectuer un ou deux mouvements le jour sur cet axe qui demeurait jusque-là le seul en sécurité sur la route nationale numéro 2.

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Claude Sengenya