RDC : Human Rights Watch dénonce les intimidations et menaces contre le lanceur d’alerte Jean-Jacques Lumumba

Jean-Jacques Lumumba
Jean-Jacques Lumumba/Ph. droits tiers

L’activiste congolais en exil et lanceur d’alerte, Jean-Jacques Lumumba, est pris pour cible en Europe ainsi qu’à Kinshasa, alerte Human Rights Watch qui donne l’information ce mardi 3 août. D’après l’ONG, M. Lumumba est victime des intimidations et menaces depuis son intervention à une conférence de presse le 24 juillet dernier à Bruxelles (Belgique) en tant que porte-parole d’une plateforme d’activistes congolais appelée Congo Dynamique 2060.

« Il avait notamment parlé de la lutte contre la corruption et l’impunité en RD Congo, de problèmes liés aux prochaines élections et de l’insécurité dans l’est du pays. Quelques minutes après sa présentation, il recevait un appel téléphonique d’une source de confiance au sein de l’appareil sécuritaire congolais, l’avertissant qu’il pourrait être sous surveillance pendant son voyage », écrit Human Rights Watch.

Entre-temps, à mi-parcours de son retour sur Paris, sa ville d’exil, le lanceur d’alerte congolais s’est rendu compte que son sac, contenant ses deux ordinateurs portables avait disparu. C’était pendant qu’il s’apprêtait à changer de train à Lille, note HRW.

« Le 28 juillet, soit trois jours après la disparition du sac de Lumumba, la police a convoqué ses locataires à Kinshasa, la capitale congolaise, pour les interroger. Les policiers ont avancé que la maison qu’ils louaient, appartenant à Lumumba, avait été achetée avec des fonds illégaux et les ont menacés d’expulsion à moins qu’ils ne fournissent certains documents contenant des informations personnelles sur lui », poursuit l’ONG, qui fait aussi savoir que la voiture de Lumumba a été retrouvée calcinée sur son parking près de son domicile, en banlieue parisienne.

Pour Human Rights Watch, « cette nouvelle vague d’intimidations et de menaces à l’encontre de Lumumba, tant en Europe qu’à Kinshasa, est très préoccupante, non seulement pour Lumumba et ses proches, mais aussi pour tous ceux qui luttent contre la corruption en RD Congo ».

Lumumba a été contraint à l’exil en 2016 après avoir été témoin d’actes répréhensibles lorsqu’il travaillait comme cadre d’une filiale congolaise de la banque BGFI. Il avait alors révélé un énorme scandale de corruption impliquant la famille du président de l’époque, Joseph Kabila, et ses proches collaborateurs. La mine de documents qu’il a divulgués, connus comme les « Lumumba Papers », a mis en évidence un système de corruption enracinée, de détournements de fonds publics, de financement illégal et de malversations.

Japhet Toko