Le député national Daniel Mbau a déposé ce 21 juillet, sa proposition de loi relative au code de la famille en vigueur. Selon cette proposition, au total 18 articles devraient être modifiés et complétés. Notamment, l’article 363 qui fixe la somme de la dot à 500 $ en milieu urbain et 200 $ en milieu rural ainsi que l’article 363 ter qui proscrit toute exagération de la liste des biens. Défenseure des droits des femmes au Kasaï central, Adolphine Kabedi appelle à repenser le caractère symbolique du mariage.
« Pourquoi un tel écart entre la dot pour les femmes dans les villes et celles qui vivent dans les campagnes ? La nouvelle loi prévoit-elle également les raisons qui justifient cette différence ? Sinon, l’impression que nous avons de cette loi, c’est qu’elle est discriminatoire », dit-elle.
Adolphine Kabedi est également Présidente du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) au Kasaï Central et Présidente de l’Organisation Femmes enseignantes Catholiques. Pour elle, il faudrait sensibiliser les familles à reconsidérer toutes les cérémonies ayant trait au mariage comme symbolique.
« Je suis contre l’exagération de la dot. De nombreux parents ne se rendent pas compte qu’en réalité, ils vendent leurs filles à travers des dots surfacturées. Les futures épouses font l’objet d'insultes dans leurs ménages,» déplore-t-elle.
Et de poursuivre, « autrefois, il n’était pas question de liste, on ne parlait pas de la dot comme telle. La famille de l’époux s’organisait pour apporter un symbole, quel qu’en soit le montant. Ce qui comptait, c’est la valeur réelle que le jeune homme accorde à sa belle-famille et à sa future épouse. Le mariage est et doit demeurer un symbole. Il y a un adage Luba qui dit ‘Ku buku ku diala’ pour expliquer le fait qu’un époux sera à tout moment appelé à rendre visite à sa belle-famille, il offrira des présents à tout moment, il restera lié à cette famille. Ce n’est pas la hauteur de la somme qui lui fera adopter ce comportement. Je pense que si toutes les familles considéraient la dot comme un symbole, la question des sommes ne poserait aucun problème ».
Par ailleurs, la proposition de loi touche aussi les questions sensibles du droit des libéralités, successions et régimes matrimoniaux. Adolphine Kabedi plaide également pour la scolarisation des jeunes filles dans les villages, pour la sensibilisation autour de leurs droits ainsi que l’abolition des coutumes rétrogrades.
Prisca Lokale