RDC : plusieurs ONG ont arrêté les activités dans les hauts plateaux de Fizi suite à l’augmentation de l’insécurité, rapporte OCHA

La carte du territoire de Fizi

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) rapporte l’augmentation de l’insécurité dans les hauts plateaux de Fizi (Sud-Kivu), jusqu’à provoquer l’arrestation des activités de 8 ONG internationales dans la région. Dans une note d’information publiée ce jeudi 15 juillet, OCHA signale des tensions entre les communautés locales et l’armée qui ont aggravé la situation à Minembwe et environs.  

« Des tensions sont apparues après le déploiement de militaires et l’arrestation, le 12 juin, d’un couple accusé d’appartenir à un groupe armé. Des manifestations populaires devant l'État-Major des FARDC à Minembwe en ont découlé. Le 15 juin, dans le village de Kalingi sur l’axe Minembwe-Mikenge, sept militaires congolais ont été enlevés. Suite à cela, huit ONG internationales œuvrant dans la région de Minembwe ont décidé d’évacuer leurs personnels de manière préventive vers Bukavu, et ont dû cesser leurs activités », dit OCHA sans citer les ONG qui ont quitté la région.

Selon les informations d’ACTUALITE.CD, l’ONG Médecins du Monde avait retiré son personnel de Fizi suite à la présence des groupes armés autour de Minembwe. Cette organisation appuie les zones de santé d'Itombwe et de Minembwe.

« La situation à Minembwe a continué de se détériorer le 29 juin avec la mort d’un soldat congolais puis celle de six civils le 30 juin, entraînant de nouveaux déplacements vers les villages voisins. Au 30 juin, les activités humanitaires n’avaient pas encore repris. Persistance des activités des groupes armés dans la partie sud-est du territoire de Fizi et limite de l’accès humanitaire Début juin, l’incursion d’un groupe armé dans la localité de Kafulo en zone de santé de Fizi contraint les habitants à fuir temporairement vers les villages de Mukera et Katanga. La situation est revenue au calme le 4 juin. La récurrence de ces violences pose des contraintes d’accès sécuritaire à l’assistance humanitaire. Dans la même période, des affrontements intra et inter-groupes armés dans la zone de santé de Nundu ont mené à des déplacements de population. Cette zone connaissait une accalmie sécuritaire depuis près de six mois », explique OCHA.

L’insécurité s’est aggravée à Minembwe et ses environs suite aux affrontements armés devenus récurrents entre les FARDC et une coalition des miliciens dirigée par le colonel déserteur Michel Makanika. Samedi dernier, les combats entre les deux parties ont fait au moins 20 morts, 5 soldats et 15 miliciens sans compter de nombreux blessés.

L’armée parle d’une « coalition terroriste » dénommée Mouvement fédéral pour la Révolution et la Démocratie (MFRD) qui attaque, tue les civils et les militaires. Elle annonce des opérations « musclées » contre ledit mouvement.

Lire ici : RDC : une nouvelle rébellion née à Minembwe intensifie des attaques et tueries contre l’armée et les civils, alertent les FARDC 

Patrick Maki