Kinshasa : comment les vendeurs du grand marché « Zando » se protègent-ils contre la Covid-19 ?

Ph. ACTUALITE.CD

La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à la troisième vague de la pandémie du Coronavirus depuis le début du mois de juin 2021. En moyenne, 200 cas sont enregistrés chaque jour. Pour lutter contre cette vague mortelle, le gouvernement a renforcé des mesures de lutte en martelant le respect des gestes barrières. Bien plus, les bars  et discothèques sont fermés jusqu’à nouvel ordre, le rassemblement de plus de 20 personnes est prohibé tout comme des vendeurs qui se sont vus interdire de vendre sur la voie publique.

Mais à Kinshasa, en dépit de l’accroissement des cas, de nombreuses personnes se dirigent tous les jours au grand marché afin d’effectuer leurs achats. Ils sont à compter par dizaine. Cette situation provoque des attroupements, et du coup, les vendeurs ainsi que les acheteurs se retrouvent eux-mêmes exposés à des risques de contamination, d'autant plus que la plupart de personnes au grand marché ne respectent pas les gestes barrières édictés par le gouvernement.

Jeudi 8 juillet, ACTUALITE.CD a fait une descente sur le terrain afin de mieux comprendre la manière dont les vendeurs se protègent contre cette maladie alors qu’ils fréquentent pendant des heures ce lieu qui draine beaucoup de monde, donnant ainsi beaucoup de possibilités de contamination.  

« Pour me protéger contre cette nouvelle vague, j'ai mon cache nez tout premièrement, et mon gel désinfectant parce qu’à chaque fois qu'un client paye,  j'ignore dans quel état il se trouve (...) », explique Merveille Vangu, vendeuse de vêtements.

A Maman Liony, vendeuse des chaussures, de renchérir :

« Lorsque les clients viennent, je me couvre avec le cache-nez. Même si nous rencontrons souvent des clients qui n'en ont pas et ça complique tout. Mais nous faisons de notre mieux ». 

A

Dylan Bahatilayelo, vendeur dans une quincaillerie, estime qu’en plus des mesures déjà édictées par le gouvernement, chacun doit régulièrement veiller sur lui-même.

« Il y a des mesures de protection de base qui nous ont été édictées par le gouvernement c’est-à-dire le port de cache-nez, le lavage régulier des mains. Vouloir ou pas nous sommes obligés de les respecter. Mais au-delà de ça, je pense qu’à un certain moment, la protection doit être individuelle (à chacun de voir comment effectivement se protéger contre la Covid-19, ndlr) », a-t-il déclaré.

Sola Ntielo, vendeur de sacs, relève que c’est compliqué au regard de la réalité sur le terrain. Mais néanmoins, dit-il, ils essaient de respecter toutes les mesures édictées par le gouvernement. 

« Les ordres du gouvernement nous les connaissons  bien. Et nous faisons de notre mieux pour les respecter mais la question à se poser, c’est de savoir qu'est-ce qu'ils font pour nous permettre de les respecter. Ils ont cassé nos bâtiments soit disant pour les reconstruire et jusqu'à aujourd'hui rien n’a été fait. Nous avons dû chercher d’autres espaces à cause de cette situation. Les chemins sont devenus jonchés des personnes, il est devenu étroit pour passer vu que les vendeurs occupent ces espaces-là. Tout cela contribue au non-respect des gestes barrières », estime-t-il.

Il faut noter que les agents de l’ordre déployés au grand marché font effectivement leur travail. Ils arrêtent toute personne qui se présente sans masque. Cependant, le côté distanciation sociale est négligé. Plusieurs personnes marchent et se touchent entre elles sans tenir compte de la distanciation physique.

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 43.694 cas confirmés, dont 43.693 et 1 cas probable. Au total, il y a eu 979 décès et 28.601 personnes guéries.

Bethyla Alfani et Natacha Ntumba, stagiaires IFASIC