Beni : autorités et acteurs de la société civile échangent sur la prévention de la torture pendant l’état de siège

Photo ACTUALITE.CD.

Des acteurs de la société civile, les autorités civiles, policières et militaires de la ville de Beni (Nord-Kivu), ont échangé ce jeudi sur la criminalisation de la torture pendant la période d’état de siège en cours. L’échange a été facilité par le Bureau conjoint des nations unies aux droits de l'homme (BCNUDH) de Beni, pour rappeler aux bénéficiaires la torture est interdite par la loi congolaise peu importe l’état de siège. 

Plusieurs officiers de la police judiciaire, des magistrats et responsables de service de renseignement ainsi que les membres de la société civile ont pris part à ces discussions.

« L'auditoire était constitué en grande partie des autorités, et ce sont elles qui peuvent commettre la torture. Peu importe la situation, il y a des droits auxquels on ne peut pas déroger, et la torture est une des pratiques auxquelles on ne peut pas recourir quand bien même il s'agirait de l'état de siège », explique Me Déogratias Kaniki, l'un des orateurs.

Les juridictions civiles ont cédé la place aux juridictions militaires dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sous état de siège. 

Lors des interventions, le premier substitut de l'auditeur militaire de garnison de Beni, le magistrat Hubert Kabandani est revenu sur la vulgarisation de la loi portant criminalisation de la torture. 

Pour la société civile locale, les autorités sous l'état de siège doivent éviter d'abuser du pouvoir leur confié.

« Nous étions dans cet atelier avec les organisations des droits de l'homme qui iront faire la restitution à toute la population dans leur domaine d'intervention afin que les autorités en place ne déraillent pas parce qu’elles doivent être respectueuses de l’ordonnance du Chef de l'État sur l'état de siège, car le contenu interdit certains comportements », indique Me Pépin Kavota, président de la société civile de Beni.

Beni est une région confrontée à l’insécurité sous multiples formes. Les forces de défense et de sécurité qui y mènent des opérations de traque des groupes armés sont souvent impliquées dans les actes d’abus et d’atteintes aux droits de l’homme. 

Yassin Kombi