Dans le cadre de son projet « Mukalenga wa Bantu », le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) a organisé ce jeudi 24 juin 2021 à Kinshasa un forum public sur l’évolution de la gouvernance électorale en République démocratique du Congo. Il était question, au cours de ce forum, de faire un état des lieux après 3 cycles électoraux.
L'un des intervenants, le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa a noté le statu quo dans ce chapitre tout en relevant la caporalisation des acteurs politiques dans la désignation des animateurs de la commission électorale nationale indépendante.
« On parle des confessions religieuses mais lorsqu'on regarde la procédure de désignation de cette personne, le cas de Malu Malu 2 son église d'origine l'avait récusée, le cas de Corneille Nangaa qui vient d'achever son mandat c'est pareil, comme je peux ici aussi rappeler le cas Ronsard Malonda l'année passée, a été entériné par la plénière de l'Assemblée nationale dans un cafouillage, on note que ce sont les confessions religieuses mais il y a une caporalisation de la commission électorale nationale indépendante par les acteurs politiques », a déploré cet élu de Goma dans la province du Nord-Kivu.
À l'en croire pour le prochain cycle électoral, l'Union sacrée de la nation et le Front commun pour le Congo ont opté pour la continuité de la politisation de la commission électorale nationale. Il a réitéré l'appel de sa famille politique celui de se mettre autour d'une table pour mettre en place des réformes consensuelles afin d'aboutir aux élections apaisées.
« Nous n'avons pas le droit de nous permettre qu'en 2023 que nous organisions des élections qu'elles soient pires que celles de 2018, l'avenir de notre pays en dépend, voilà pourquoi nous sommes en train de lancer un appel à tous y compris à nos collègues de l'Union sacrée et les autres, appelé Monsieur Félix Tshisekedi à renvoyer cette loi au parlement pour une seconde lecture. Deuxièmement, demandons que l'option d'une table ronde soit organisée pour que nous levions ensemble l'option pour la dépolitisation de la commission électorale nationale indépendante parce que nos amis FCC et Union sacrée ont choisi la continuité dans la politisation à outrance et au cours de cette table ronde nous allons adopter de manière consensuelle des mécanismes qui puissent nous permettre de désigner les animateurs tout à fait de manière indépendante. C'est ce qui nous permettra d'avoir un processus apaisé, dans le cas contraire nous n'avons aucun intérêt à exposer notre nation à des contestations alors que le pays est dans un état de fragilité très très avancé », a plaidé le député national Muhindo Kasekwa.
La proposition de loi initiée par Christophe Lutundula pour la réforme de la commission électorale nationale indépendante a été adoptée par les deux chambres du parlement à savoir l'Assemblée nationale et le Sénat en vue de sa promulgation par le Chef de l'État après avis de conformité par la Cour Constitutionnelle.
Plusieurs organisations de la société civile qui plaident pour des réformes électorales effectives déplorent la non dépolitisation de la CENI consacrée par ladite loi.
Clément Muamba