RDC : pour la stabilité des institutions provinciales, le sénateur Valentin Gerengo recommande notamment la réforme de la loi électorale 

Siège de l'assemblée provinciale de l'Ituri/Ph. ACTUALITE.CD

Le Sénateur Valentin Gerengo, élu de Kinshasa a appelé à une réforme profonde notamment de la prochaine loi électorale. Il estime que la faiblesse de cette loi est aussi à la base de l'instabilité et de la mauvaise gestion des institutions provinces qui sont instables.

« Je prend le cas de la ville de Kinshasa, avec une stratégie du gouverneur, je ne dis pas que c'est une bonne méthode mais une stratégie où le gouverneur a pris beaucoup de députés provinciaux comme ministres dans son gouvernement, les suppléants sont devenus des députés, qui ne peuvent pas faire des motions contre le gouverneur de peur de perdre leurs sièges, postes. C'est une stratégie, vous avez 10 ministres, ça fait 10 députés provinciaux sur 44, ça fait 10 suppléants. Donc vous avez 20 postes qui sont en ballotage si vous voulez faire une motion, cela vous poussera à beaucoup réfléchir. Il faut veiller à ça. Pour la loi électorale qui va venir, il faut des réformes profondes. Tout ce que nous vivons c'est la conséquence de la loi électorale, il faut que nous ayons une bonne loi électorale qui puisse garantir la stabilité des institutions au niveau des provinces », a dit le sénateur de Kinshasa Valentin Gerengo mardi dernier en plénière de l'examen du rapport de la commission des relations avec les institutions provinciales et les entités territoriales décentralisées sur l'état des lieux de 26 provinces de la République Démocratique du Congo.

M. Gerengo a également évoqué l'abandon des bourgmestres qui n'ont plus de salaire, les exposant à des “actes immoraux”. Pour lui, l'instabilité dans les provinces est aussi la conséquence du non-respect des vrais résultats des élections.

« Nous avons fait le tour de la ville de Kinshasa, nous avons relevé que les bourgmestres n'ont pas de salaires, comment vivent- ils vivent ? Ceux qui reçoivent des rétrocessions pour Kin Bopeto c'est là où il tire leur salaire, comme de malheur, ils ont des véhicules mais ils n'ont pas d'argent pour s'acheter le carburant. Je veux plus tirer les leçons dans ce rapport dans son ensemble, le constat traduit que les résultats des élections ne présentent pas la volonté du peuple, je ne parle pas de la vérité des urnes, mais je crois que nous avons comme l'impression les députés provinciaux, les bureaux des assemblées provinciales et les gouverneurs ne se reconnaissent pas les uns et les autres. Ce qui veut dire qu'ils ont été mal désignés soit imposés parce qu’il est inconcevable que plusieurs révolutions se fassent, on peut faire une révolution une fois mais quand on fait trois, ce n'est pas normal », a-t-il dénoncé, parlant des motions des défiances contre les gouverneurs des provinces.

Relire : RDC-états des provinces : avec 15 gouverneurs déchus, les députés provinciaux impayés, le Sénat note une situation catastrophique et encourage la réforme de la loi sur la libre administration des ETD

Et d'ajouter : « Autre chose, il y a la précarité de la trésorerie, les députés provinciaux pensent que c'est le gouverneur qui jouit de la richesse de la province et comme ils passent beaucoup de mois sans qu'il ne soient payés, ils croient que c'est le gouverneur qui est en train de jouir seul, ils s'attaquent au gouvernement, c'est l'origine de la crise. Nous disons donc que le gouvernement central financièrement a abandonné les administrations provinciales. Nous relevons également dans ce rapport l'immixtion intempestive du ministre de l'intérieur. Cela a été dit, conformément aux articles 197 et 198 de la constitution, ce pouvoir ne relève que du Président de la République ».

Ce rapport sur l'état des lieux de 26 provinces de la République Démocratique du Congo a été adopté avec toutes les recommandations et suggestions faites par les sénateurs. Le rapport sera envoyé au gouvernement pour des solutions.

Clément Muamba