La situation sécuritaire s’est gravement détériorée ces derniers jours dans le village de Boga depuis le récent carnage de plus de 55 personnes. Une autre attaque attribuée aux combattants ADF a fait au moins sept morts dont cinq civils lundi. L'hôpital général de référence de Boga (territoire d’Irumu) en Ituri, a été pillé et détruit par les assaillants, d’après Médecins sans frontières (MSF).
“Aucune victime parmi les patients et le personnel n'a été signalée jusqu'à présent, mais nous restons extrêmement vigilants et continuerons à évaluer la situation qui prévaut”, dit MSF.
L’ONG indique qu’il s’agit de “la dernière structure qui fournissait des soins de santé à la population vivant dans cette partie négligée” du pays qui n'est plus en mesure de fonctionner.
Le service de soins intensifs de ce principal établissement sanitaire de la contrée a été incendié. MSF entend référencer les patients à l'hôpital général de référence de Gety qu’elle appuie.
“La pharmacie et la droguerie de l'hôpital ont été pillées, le service de soins intensifs incendié et les bâtiments mis à sac, selon les premières évaluations faites par une équipe du ministère de la Santé encore présente sur place. Neuf enfants hospitalisés dans le service pédiatrique de l'hôpital et deux adultes attendent d'être évacués vers l'hôpital général de référence de Gety, soutenu par MSF, car la structure sanitaire est à court de médicaments”, indique MSF.
“Ces actions démontrent clairement un mépris flagrant de la neutralité des hôpitaux et des espaces médicaux”, déclare Frédéric Lai Manantsoa, chef de mission MSF en RDC, appelant les protagonistes à respecter les infrastructures et les personnels médicaux.
Depuis l’attaque meurtrière du 30 mai dernier, MSF prenait en charge des blessés. La violence de lundi en a ajouté d’autres : “au moins huit patients, dont trois souffrant de blessures par balle, sont arrivés à l'hôpital de Gety hier soir”.
La situation sécuritaire s’est rapidement dégradée depuis le premier mois de l’état de siège pourtant décrété dans cette partie du pays pour faire face aux violences armées persistantes. Selon les sources de la société civile, plus de 100 personnes ont été tuées au cours des diverses attaques dans les territoires de Djugu et d’Irumu.