État de siège au Nord-Kivu et en Ituri : le député Jérôme Lusenge demande à l’armée de procéder aux perquisitions afin de récupérer les armes détenues illégalement 

De gauche à droite, les chefs de guerre Kitete Bushu (tué) et Guidon Shimiray à Walikale

L’élu du territoire de Lubero, Jérôme Lusenge Bonane, s'est exprimé lors du débat général à l’Assemblée nationale à l'occasion de l'examen du projet de loi portant prorogation de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.

Il a salué l’établissement de l’administration militaire dans les communes, dans les territoires et dans les villes. 

« Vous avez bien fait en réponse à une demande faite parce qu’aujourd’hui vous avez déjà nommer des bourgmestres et administrateurs des territoires militaires dans les espaces concernés. Mais je voudrais vous dire que cette zone, c'est la zone la plus peuplée de la République [parlant du Nord-Kivu], vous avez parlé des communes mais les communes qu'on appelle communes rurales, elles sont nombreuses et comptent près de 100.000 habitants dans cette région-là. Pour gérer ces espaces jusque-là le gouverneur civil qui était là comme il ne nomme pas, il mettait ceux qu'on appelle des délégués du gouverneur pour gérer ces espaces. Aujourd'hui nous voulons que vous preniez une décision et y implanter des personnalités militaires qui vont faire peur, c'est faisable. On n’a pas besoin d'argent pour obtenir ces nominations dans les agglomérations comme Mangina, Oicha, Kirumba, Kahume, Kanyabayonga. Avec 100.000 habitants dans une même agglomération comment on va gérer ? Désignez vite les personnes jusque dans les quartiers de telle sorte qu'il y ait des perquisitions. Qu'on puisse savoir qui est ce visiteur qui est arrivé dans tel quartier ? Il ne faut pas gérer le Nord-Kivu et l'Ituri en ce moment ici comme les civils les géraient », a-t-il martelé.

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Mais, il estime qu’au-delà de cela, les autorités militaires doivent procéder à des actions fortes en vue de retrouver les armes détenues illégalement par la population. 

« Partout, il faudra vous rassurer que vous allez militariser pour que tous ceux qui circulent avec des armes puissent craindre et qu'on ait ce qu'on appelle vraiment état de siège. Nous voulons qu'on commence à arrêter les personnes qui sont encore avec des armes qui pullulent dans des fermes et partout, il faut qu'on sente qu'il y a un contrôle ».

L'Assemblée nationale a adopté après examen en mode urgence, ce jeudi 3 juin, le projet de loi autorisant la prorogation de l'état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. A l'issue d'un vote par appel nominal, sur 336 députés présents, 334 ont voté « pour », 1 a voté « contre » et 1 s'est abstenu.

Clément Muamba