Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : ce qui peut arriver lorsque l’hygiène menstruelle n’est pas respectée (l'avis d’un gynécologue)

Ilustration. Une serviette hygiénique/ Ph. droits tiers

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle ce vendredi 28 mai, le Desk Santé de ACTUALITE.CD s'est entretenu avec un gynécologue obstétrique, qui explique les conséquences liées au non-respect de l’hygiène menstruelle.

Le docteur David Mutombo Nkashama, est gynécologue obstétricien dans la maternité de Kitambo à Kinshasa.

« Une hygiène menstruelle, c’est l’ensemble de conditions corporelles liées aux organes génitaux de la femme. C’est l’ensemble des conditions réunies pour que les menstrues ne constituent pas une source d’infections chez la femme. Il y a des moyens qui peuvent être utilisés pour se mettre à l’abri pendant que la femme a ses menstruations, qu’elle se protège contre toute infectassions », a introduit le docteur Mutombo.

Pour le gynécologue obstétricien, l’hygiène menstruelle est normale pendant que la femme a ses menstruations. Elle doit tenir son hygiène corporelle, des parties intimes ; elle doit régulièrement se laver, et changer ses serviettes hygiéniques après chaque douche. Si elle peut se laver 5 fois par jour, elle est censée changer ses serviettes hygiéniques 5 fois aussi. « Le but est que la partie vulgo vaginale puisse rester propre. Mais si elle n’a pas les moyens de se procurer les serviettes hygiéniques jetables, elle peut utiliser des serviettes propres, qu’elle peut nettoyer, sécher et repasser, et qu’elle peut changer autant de fois qu’elle peut se laver ».  

Les Conséquences 

« Si l’hygiène menstruelle n’est pas respectée, la femme est exposée à des infections. D’abord, il faut savoir que le Ph vaginal est acide ; quand l’hygiène n’est pas respectée, il peut avoir l’introduction de certaines substances qui peuvent détériorer la flore vaginale et détériorer son Ph. Et quand le Ph vaginal est détérioré, c’est aussi une source de beaucoup de problèmes vaginaux. Il y a aussi des infections qui peuvent être les infections mycosiques, les candidats vaginaux, les infections bactériales qui peuvent s’infiltrer et causer à la longue des infections », explique le médecin.

Quand l’hygiène menstruelle n’est pas respectée, ajoute le gynécologue, on est exposé à faire des infections à répétition, parce qu’on amène les microbes de l’extérieur, et entrent par les menstruations, parce qu’on n’a pas respecté l’hygiène menstruelle.

« Les conséquences de ces infections peuvent être tardives, elles peuvent être des infections uro-génitales à répétition. Mais aussi des conséquences lointaines qui peuvent créer une stérilité secondaire. Chaque fois que les microbes entrent à cause de la malpropreté menstruelle, ils montent jusque dans les trompes et vont créer des tumeurs qui peuvent empêcher une conception », dit le docteur David Mutombo.  

Une étude menée en 2018 par l’Unicef dans les provinces de Kinshasa, du Haut-Katanga et dans les camps de réfugiés du Nord-Kivu montre que sur 1852 filles ayant déjà eu leurs règles et qui utilisent habituellement un absorbant quand elles ont leurs règles, 482 filles soit 25% de l’ensemble des filles interviewées dans le cadre de cette étude ont déclaré avoir un absorbant favori.

Une fille sur deux soit 51,2% utilise habituellement une pièce déchirée d’un vêtement et 30,8% utilisent habituellement une serviette hygiénique. 46,7% des filles de Kinshasa ont mentionné le prix comme raison de non-utilisation de l’absorbant favori tandis qu’au Nord-Kivu et au Haut-Katanga, cette raison a été citée respectivement par 39,6% et 40,4% des filles.

Thérèse Ntumba