Les mesures d’évacuation de dix quartiers de Goma se poursuivent, après l’annonce d’une éventuelle éruption du Nyiragongo. A Kinshasa, les femmes sont affectées par les nouvelles qui parviennent du Nord-Kivu. Elles proposent des mesures pour secourir les Gomatraciens.
Solange Bilembelani est étudiante en première Licence Relations Internationales à l’UPC, elle revient sur les prévisions de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG). « Je suis très surprise par ce qui arrive à nos frères. J’ai vue des photos d’un enfant couché sur le sol, après l’éruption, de la fumée et des maisons détruites par la coulée des laves », constate la jeune fille.
« Nous avons appris en géographie, que le Congo est un scandale géologique. Que des volcans dont le Nyiragongo sont encore actifs et tout cela, le gouvernement le sait. (…) ce sont les méthodes de prévention des catastrophes qui nous manquent. Il fallait qu’une éruption volcanique ait lieu pour révéler les difficultés de l’OVG ? maintenant que le gouvernement a repris le contrôle de la situation, que l’OVG soit équipé et financé pour l’avenir de cette région et de la RDC.»
Déplacer les populations vers la capitale
Mamie Mapangu et Elisée Ngomba soutiennent l’hypothèse selon laquelle une nouvelle cité devrait être construite et aménagée rapidement à Kinshasa pour accueillir certaines familles de Goma.
« Que le gouvernement mette à la disposition de la population des moyens aériens, des avions par exemple. Une fois à Kinshasa, ils peuvent être installés sur les sites d’accueil qui seront construits dans l’une des communes. Certaines familles peuvent également avoir des parents à Kinshasa, elles pourront se joindre à elles », suggère Mamie Mapangu.
A Elisée de renchérir « Il y a quelques années, le gouvernement avait aménagé un site d’accueil destiné aux congolais refoulés de Brazzaville. Il peut faire de même pour la population de Goma. A Kinshasa, il y a des espaces dans les communes de la N’sele et de Maluku. Des sites peuvent être construits le plus rapidement possible pour permettre à la population de s’y installer en attendant que la situation soit stabilisée dans leurs territoires ».
Anticiper les solutions
La société civile du Nord-Kivu ne cesse de rappeler qu’à Sake où les populations sont dirigées, il se pose des problèmes d’eau, d’électricité et des sites d’accueil. Pour contourner cette situation, Feza Nyangi insiste sur le fait que des sites devraient être déjà apprêtés dans les autres provinces, la capitale y compris, pour accueillir la population de Goma.
« Le gouvernement dit avoir élaboré un plan de prise en charge. C’est une bonne chose. Ce que nous voulons concrètement, c’est de voir ce plan être mis en œuvre. S’il va falloir évacuer la population de Goma vers d’autres provinces, il faudra également préparer en avance des sites d’accueil et d’hébergement, les équiper et les approvisionner, placer des conduits d’eau et le courant électrique, ensuite mettre à la disposition des populations tous les moyens de transport, aériens et fluviaux pour atteindre ces provinces. Ces étapes devraient se succéder comme tel. Il ne faudrait pas que la population soit déplacée vers ces provinces avant d’avoir aménagé les sites d’accueil »,conseille-t-elle.
Pour Lucie qui vend des fruits, tous les partenaires devraient se mobiliser autour du gouvernement pour apporter leur soutien à la population.
Elle s’explique, « les structures qui fournissent des services de santé (reproduction, contraception, maladies, et autres), la régie des eaux pour fournir à la population de l’eau potable, la Société nationale d’électricité, l’Unicef et l’Unesco pour assurer la continuité du programme scolaire, le HCR et plusieurs autres partenaires du gouvernement congolais doivent trouver une opportunité de porter assistance à la population de Goma ».
Pour rappel, Majengo, Mabanga Nord, Mabanga Sud, Virunga, Bujovu, Kahembe, Murara, Mikeno, Mapendo et Le volcan sont les quartiers concernés par la décision d’évacuation.
Prisca Lokale