Eruption volcanique : « nous demandons aux femmes de s’abriter dans les maisons faites de planches et porter leurs masques », Annie Pengele 

Eruption volcanique : « la population a besoin d'informations en temps réel pour prendre ses dispositions », Gracias Kibanja

A Goma, les tremblements de terre ont repris au cours de l’avant-midi ce 25 mai. Quelques maisons se sont déjà écroulées sur l’avenue « De la frontière » au quartier Katindo. Des blessés  sont signalés parmi lesquels  sept enfants. De leur côté, les organisations féminines poursuivent la sensibilisation.


« Les familles se trouvent actuellement dans la psychose suite aux multiples tremblements de terre et fissures qui secouent la ville mais aussi des informations qui en découlent », explique Annie Pengele, point focal du Fonds pour les Femmes congolaises.

Et d’ajouter, « Entre-temps, nous devons poursuivre avec les séances de sensibilisation. Nous demandons aux femmes de se calmer et  de suivre les instructions du gouvernement et  celles de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG). Bien plus, s’abriter dans des maisons faites en planche, porter des masques, ne pas s’exposer à l’atmosphère, ne pas s’exposer à la poussière du volcan qui est très nuisible à la santé.». 


Le processus d’évacuation tarde à être lancé


Annie Pengele s’inquiète par ailleurs du fait que le processus d’évacuation des femmes enceintes et autres personnes à mobilité réduite vers les zones plus ou moins sécurisées qui devait « normalement » être lancé dès le lendemain de l’éruption volcanique, tarde à démarrer. Elle souligne aussi l’importance de renforcer les ménages et sites d’accueil en vivres et non vivres.


« La route qui approvisionne Goma en denrées alimentaires est coupée. La population devient encore plus vulnérable. A Sake, des ménages ont accueilli d’autres familles en provenance des zones sinistrées et des zones à haut risque. Ces ménages sont ainsi obligés d’épuiser tout le stock de nourriture. Il y a également une carence d’eau dans la ville, un bidon de 20 litres se vend entre 200 et 500 francs. L’accès au lac n’est pas possible parce que le lac se trouve dans les milieux qui ne sont pas sécurisés. Nous demandons aux autorités de prendre des dispositions pour évacuer les femmes à mobilité réduite, d’aménager le plus tôt possible les sites d’accueil, de les approvisionner en denrées alimentaires, vivres et non-vivres, et de sécuriser la ville. » 


Le Fonds pour les Femmes Congolaises, a délocalisé ses bureaux et construit des salles à base des planches. Pour rappel, au moins 119 tremblements de terre ont été enregistrés lundi 24 mai 2021, d’après l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG). La même source a fait savoir que l’ampleur a progressivement diminué et le spectre du danger tend à s’éloigner.

Prisca Lokale