Eruption volcanique : « la population a besoin d'informations en temps réel pour prendre ses dispositions », Gracias Kibanja

Eruption volcanique : « la population a besoin d'informations en temps réel pour prendre ses dispositions », Gracias Kibanja

Après l’éruption volcanique survenue dans la soirée de samedi à dimanche dans la ville de Goma au Nord-Kivu, la société civile dresse des recommandations à l’égard des autorités. Gracias Kibanja, présidente de la Dynamique des femmes pour la dignité humaine estime qu’il faut une information canalisée et une assistance à la hauteur des catastrophes.   

« Nous avons un déficit de communication. Les fake news se propagent très rapidement sur les réseaux sociaux (Facebook et WhatsApp principalement) depuis le 22 mai. Une situation qui rend la population encore plus vulnérable. Il faut des informations authentiques et canalisées à diffuser à la télévision, à la radio. Il faut également demander à la population d’être vigilante,  en alerte et lui permettre de prendre ses dispositions via des comptes officiels », précise-t-elle.

Encadrer les familles prise de panique

Le gouvernement central a dépêché une mission d'urgence ce lundi dans la ville de Goma. La délégation, composée notamment des ministres de la santé, de la recherche scientifique, des affaires humanitaires, de l’ESU a pour mission de « parvenir à des solutions rapides pour les populations ». Gracias Kibanja plaide pour que les femmes et les enfants soient les premiers bénéficiaires de ces solutions. 

Elle s’explique, « au-delà d’une bonne communication, le gouvernement et les acteurs humanitaires doivent  faire parvenir une intervention urgente pour encadrer les familles dispersées et celles qui sont en déplacement. La panique est générale. La population de Goma, celle de Nyiragongo et ses environs ne sont pas encore à l’abri du danger. Plusieurs enfants ont été dispersés et ne savent pas retrouver leurs familles. Il y a des femmes enceintes, des femmes qui allaitent et qui ne savent pas quelles décisions prendre en ce moment (…) Il faut une intervention qui priorise ces personnes.»

Et de renchérir, « Nous appelons la population à la vigilance et à la retenue. Certaines personnes se rapprochent des laves qui dégagent pourtant de la fumée toxique. Le tremblement de terre se poursuit. Nous ne savons pas exactement ce qui peut arriver. Il faut rester en alerte, se mettre à l’abri. » 

Gracias Kibanja a par ailleurs déploré le fait que l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) n’ait pas pu disponibiliser les informations sur la question d’éruption avant qu’elle ne surprenne la population. « Il y a des responsabilités à établir », ajoute-t-elle. 

Pour rappel, le volcan Nyiragongo est entré en éruption le samedi 22 mai aux alentours de 19h. La coulée de lave a menacé la ville et créé la panique au sein de la population. L'éruption volcanique a déjà fait au moins 15 morts, un bilan provisoire avancé par le gouvernement congolais le dimanche 23 mai 2021. Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, 9 personnes sont décédées dans un accident de circulation lors de l’évacuation de la ville et 2 autres ont été calcinées, tandis que quatre autres victimes sont des détenus de la prison de Munzenze tués lors d’une tentative d’évasion.

Prisca Lokale