MONUSCO : « avec les moyens logistiques conséquents, d'où vient leur immobilité face à des crimes qu'ils reconnaissent comme génocide ? », s’interroge Thomas Lubanga

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En République démocratique du Congo, des voix s’élèvent de plus en plus en rapport avec les actions de la Monusco. Thomas Lubanga, président de l’Union des patriotes congolais (UPC) s’est interrogé, au cours d’un point de presse mardi dernier à Kinshasa, sur « l’immobilisme » des casques bleus qui disposent des moyens conséquents pour mettre fin à l’activisme des miliciens dans la province de l’Ituri.

L’ancien chef milicien explique que les casques bleus sont présents dans plusieurs localités où les atrocités sont commises par les miliciens.

« La Monusco est bien présente en Ituri avec des moyens logistiques conséquents et des hommes dans certaines des localités ravagées par les miliciens. Tel est le cas de Fataki où des massacres graves ont été perpétrés il y a seulement quelques jours. Bien plus, la nouvelle Représentante du SG de l'ONU en RDC a récemment séjourné dans la région et s'est entretenue avec les communautés victimes et les acteurs clés. Elle est parfaitement imprégnée de la situation », explique Thomas Lubanga qui dénonce un génocide :

« Il vous souviendra également que la commissaire générale aux droits de l'homme, Madame Bachelet, a eu à séjourner dans la région et a reconnu en Ituri des crimes de génocide. Les Nations-Unies et le Conseil de sécurité ne peuvent donc pas prétendre qu'ils ignorent la situation ».

M. Lubanga se demande « d'où vient alors leur immobilité face à des crimes qu'ils reconnaissent comme étant des crimes de génocide si non de la volonté délibérée de laisser les massacres se commettre ».

Thomas Lubanga se dit indigné face aux tueries des personnes humaines en cours dans la province de l’Ituri, précisément dans les territoires de Djugu et Irumu au regard de la communauté internationale « au moment où même le sort des arbres préoccupent l'humanité ».

« Il n'y a qu'à voir combien on se mobilise contre le feu de forêt pour sauver les plantes et les animaux. Mais pour l'Ituri, les vies des ituriens valent-elles moins que celles des arbres et des animaux ? », se demande-t-il.

L’Ituri baigne dans le sang depuis fin 2017 à la suite des violences communautaires éclatées dans le territoire de Djugu. Selon un rapport de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), 2000 personnes ont été tuées depuis 2013 en Ituri.

La Monusco fait l’objet de fortes critiques en raison de son « inaction » face aux multiples atrocités des groupes armés qui tuent les civils. Mercredi, la question de l’insécurité a fait la une à l’Assemblée nationale. Plusieurs députés ont dû quitter l'hémicycle pour dénoncer l’insécurité dans l’est du pays.

Clément Muamba