Ituri : le gouvernement provincial destitué

Photo ACTUALITE.CD.

L’Assemblée provinciale de l’Ituri a voté ce mardi 13 avril la motion de censure contre le gouvernement de cette province dirigé par Jean Bamanisa. C’était au cours d’une plénière tenue en l’absence du gouverneur de province.

En effet, sur 41 votants, 33 députés ont voté pour la destitution du gouvernement provincial et 8 contre.

Après deux invitations adressées à Jean Bamanisa pour venir présenter ses moyens de défense à la planière, l’autorité provinciale ne s’est pas présentée à l’hémicycle. L’organe délibérant s’est rendu au cabinet du gouverneur ce mardi mais les portes des bureaux étaient fermées. Situation constatée par un huissier de la Cour d’appel de Bunia. 

La motion de censure était initiée par le député provincial Masumbuko Adaba et signée par 19 autres de ses collègues sur les 48 élus que compte l’Assemblée provinciale de l’Ituri. Plusieurs griefs sont retenus à charge du gouvernement :

« L’incapacité d'organiser les services provinciaux et de coordonner les services publics déconcentrés en province de l'Ituri ;  la mauvaise gouvernance et l'incapacité de restaurer l'autorité de l'Etat pour la recherche de la paix ; l'affairisme, la gestion calamiteuse et opaque ; l'opacité et le manque de transparence en matière de passation des marchés et des délégations de services publics en Ituri, l'anarchie dans la création des entreprises du portefeuille de la province et le financement occulte de leur fonctionnement ; l’incapacité d'organiser les services et de coordonner les services publics en province ; l’affairisme et gestion calamiteuse et opaque en province de l'Ituri », indique la motion.

Contexte

Jean Bamanisa avait déjà fait objet d’une motion de défiance en nombre 2019 toujours sur initiative du député provincial Masumbuko Adaba, presque pour les mêmes griefs. Cette motion avait été votée par la majorité des élus provinciaux en dehors de la salle de plénière à la suite des dispositions policières empêchant l’accès à l’hémicycle. Bamanisa avait saisi la cour constitutionnelle qui l’avait réhabilité dans ses fonctions après trois mois. Mais depuis son retour, les rapports entre le gouvernement provincial et l’Assemblée provinciale ne sont pas totalement bons.

Franck Asante, à Bunia