RDC : la communauté diplomatique inquiète face aux menaces proférées aux humanitaires et à la Monusco à Beni et Butembo, rappelle la « vitalité » de l’assistance à des milliers de déplacés

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Dans une déclaration conjointe ce vendredi 9 avril, la délégation de l’Union européenne et les États membres représentés en République démocratique du Congo (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Suède), et des ambassades de Canada, Corée du Sud, les États-Unis, Japon, Norvège, Royaume-Uni, Suisse ont exprimé leur préoccupation face aux menaces proférées contre les agents et organisations humanitaires ainsi que la Monusco. Ceci, à la suite de manifestations ces derniers jours contre l’insécurité et les tueries persistantes dans la région.

« Nous sommes cependant préoccupés par l’insécurité grandissante dans les villes de Beni et Butembo au Nord-Kivu causée par des actions violentes ainsi que par les menaces irresponsables dirigées contre le personnel de l’Organisation des Nations Unis (ONU) et de la communauté humanitaire », dit la déclaration conjointe.

Les diplomates de ces pays soulignent et encouragent les efforts de la communauté humanitaire. Ils rappellent d’énormes risques qu’encourent les ONG et les agences de système des Nations Unies aux côtés des populations congolaises qui ont besoin de l’assistance humanitaire.

« L’aide humanitaire demeure vitale pour des centaines de milliers de Congolaises et Congolais. Il sied de rappeler que la communauté humanitaire est gouvernée par ses principes fondamentaux – humanité, neutralité, impartialité et indépendance–afin de sauver des vies et alléger les souffrances. Tous les jours, cette aide humanitaire est apportée aux populations de Beni et Butembo, parmi tant d’autres. Elle permet à des femmes, des enfants, et des personnes vulnérables de pouvoir se nourrir, s’abriter, se soigner et d’accéder à des services sociaux de base. Si les menaces continuent et la situation sécuritaire de la région se détériore davantage, les activités humanitaires pourraient être suspendues et tous ces efforts mis en péril. Afin de pouvoir continuer à servir les populations congolaises, le personnel et les biens humanitaires doivent être respectés et protégés », conclut la déclaration.

Depuis le début de la semaine, les activités sont paralysées dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. La population manifeste pour exiger le retour de la paix mais aussi le départ de la Monusco qu’elle accuse d’inaction face aux tueries des civils.

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Clément Muamba