Maniema : un député met la pression pour obtenir la libération de 4 personnes dont 2 médecins kidnappées il y a près de 10 mois par des hommes armés 

Siège de l'assemblée provinciale du Maniema/Ph. ACTUALITE.CD

Le député provincial Thierry Badisungu, élu de Kabambare dans la province du Maniema, sollicite l'implication de l’Assemblée provinciale afin d'obliger le gouvernement provincial à prendre des mesures idoines pour la libération de quatre (4) personnes kidnappées par la milice Malaïka, il y a environ 10 mois pour les uns et plus d'une année pour les autres. Il a soulevé cette question par motion incidentielle au cours d'une plénière ce lundi 22 mars à l'Assemblée provinciale.

Parmi ces personnes Kidnappées figurent deux médecins de l'hôpital général de référence de Salamabila, le président de la société sous antenne de Salamabila ainsi que le président de l'Association la voix des sans voix de la même localité.

Kidnapping de ces quatre personnes 

Dr Unya Wetchi Albert et Mwemedi Radjabo Gustave, deux médecins ont été pris en otage par les miliciens Mai-mai Malaika depuis le 3 mai 2020 dans la zone de santé de Lusangi, territoire de Kabambare.

« [...] 10 mois et 19 jours sont passés depuis que les médecins congolais affectés à l'Hôpital Général de référence de Lusangi avaient été kidnappés par des personnes armées non encore identifiées au moment où ils étaient en plein exercice de leurs fonctions à Lusangi dans le secteur de BB Lulindi, territoire de Kabambare », fait savoir le député Badisungu.

Et de poursuivre : « Il en est de même pour le Président de la Société Civile sous-antenne de Salamabila et le Président de l'Association la Voix des Sans Voix de Salamabila qui viennent de totaliser une année et trois mois de détention, car enlevée le 11 décembre 2019 », poursuit-il.

Aucune démarche n'a été entreprise jusqu'ici par les Autorités compétentes pour obtenir la libération de ces quatre sujets congolais. Situation que l'élu de Kabambare digère mal. Il condamne le silence des autorités compétentes.

« Ce qui est étonnant, c'est le silence qui ne dit pas son nom des autorités compétentes provinciales et nationales censées protéger la population que nous représentons ici », note le député Badisungu.

Et de renchérir : « Il vous souviendra qu'un pareil cas s'était déjà passé en 2019 à Salamabila, toujours dans le territoire de Kabambare avec le kidnapping de deux sujets étrangers (1 Sud-africain et 1 Zimbabwéen). Nous avions noté avec satisfaction, à ce temps-là, une mobilisation totale de toutes les autorités compétentes de notre province jusqu'à la libération rapide de ces otages ».

Activisme des groupes armés dans la région et revendications des communautés locales

Le Sud de la province du Maniema connaît depuis 2016 un activisme des groupes armés avec la présence de plusieurs factions de la milice Malaïka. Ce groupe armé constitué des populations autochtones pérpètre des attaques, tueries et kidnapping. Ils protestent contre le non-respect du cahier de charge signé avec Namoya Mining, filiale de Groupe Banro Corporation, une société de droit canadien. La firme a annoncé en Juin 2020 avoir vendu sa mine d’or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire.

L'élu de ce coin rappelle que « les revendications de la communauté locale, causes de ce climat d'insécurité dans cette partie de notre province seraient déjà connues par les autorités compétentes de notre pays », mais cependant, dit ne pas comprendre jusque-là ce qui bloque le processus du rétablissement définitif de la paix dans cette partie de la province.

Pour ce député provincial, le gouvernement de sa province doit non seulement prendre des mesures idoines pour la libération de ces quatre paisibles citoyens kidnappés, mais aussi et surtout pour le rétablissement définitif de la paix dans cette partie de notre province.

Chadrack Londe, à Kindu