RDC: En dépit de l’ancrage local des combattants ADF, les américains sont convaincus de leur affiliation au réseau Daesh 

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Le département d’État a désigné l’ADF sous l’appellation Daech-RDC comme une organisation terroriste étrangère, mais quelle que soit la relation entre certains membres centraux du groupe et des groupes externes de Daech, l’ADF est une organisation hybride, intégrée localement. Où exactement commence et où se termine Daech-RDC? La question a été posée à John T. Godfrey, coordinateur par intérim pour la lutte le terrorisme et envoyé spécial par intérim pour la Coalition mondiale contre Daech 

« C’est donc une question que l’on nous pose beaucoup et, franchement, il n’y a pas d’unanimité de vues au sein des membres de la communauté internationale sur cette question. Les États-Unis ont examiné attentivement cette question et se sont servis de toutes nos ressources, y compris des informations sensibles, et nous sommes assez confiants quant au fait que l’ADF est Daech-RDC en ce qui concerne certains aspects importants », a t-il dit.

Et d’ajouter: 

« L’ADF a établi des liens avec Daech et a été publiquement reconnue comme affilié à Daech fin 2018. Daech a revendiqué la responsabilité d’attaques attribuées à l’ADF depuis avril 2019 après un attentat contre une base des forces armées de la république démocratique du Congo près de Kamango. Et bien que certains membres originaux de l’ADF aient quitté l’organisation après que le groupe a prêté allégeance à Daech, de nombreux membres d’origine – pas seulement des dirigeants mais aussi des membres de la base – restent membres de l’ADF sous la direction de Baluku après que Daech a reconnu publiquement le groupe comme lui étant affilié ».

Depuis avril 2019, le groupe Etat islamique a publié plus de 90 communiqués dans lesquels il a revendiqué la responsabilité de 75 attaques, dont la plupart ont été commises sur le territoire de Beni.

Si les américains paraissent si surs d’eux, ce n’est pas la même attitude affichée par le Groupe d’experts des Nations unies sur la République démocratique du Congo. 

« Bien que l’EIIL ait continué de revendiquer la responsabilité de plusieurs attaques commises en République démocratique du Congo, le Groupe d’experts n’a pu confirmer aucun lien ou soutien direct entre l’EIIL et les ADF », disent-ils dans leur rapport de décembre 2020.

« Alors que l’EIIL continue de revendiquer la responsabilité d’attaques généralement attribuées aux ADF, des informations donnent à penser que certaines d’entre elles pourraient avoir été menées par d’autres acteurs. Ces incohérences montrent que l’EIIL a une connaissance limitée des opérations menées en République démocratique du Congo et qu’il exerce sur celles-ci un contrôle restreint, ou qu’il existe des difficultés de communication entre l’EIIL et les ADF, à supposer qu’une telle communication existe », expliquaient les experts dans leur rapport.