Rougeole au Nord-Ubangi : « Il faut une prise en charge optimale et globale », Société civile

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La semaine dernière, de nombreux cas de rougeole ont été signalés dans le territoire de Bosobolo au Nord Ubangi. Des échantillons des tests relevés à Gbadolite et envoyés à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) sont en attente des résultats. Lyly Nveda est membre de la Nouvelle Société civile, elle livre quelques conseils à prendre pour limiter la contamination et les décès infantiles. 

« Nos territoires sont situés aux abords de la rivière Ubangui. Toutes les populations qui quittent la République Centrafricaine affluent vers nos territoires, nous sommes envahis. Et cela peut-être l’une des causes de cette augmentation des cas de la rougeole,» explique-t-elle.

La province du Nord Ubangi a 11 zones de santé. Trois zones prennent en charge les cas de rougeole, il s’agit de Loko, Bili (où se trouvent également les réfugiés) et Bosobolo. A Gbadolite, chef-lieu de la province, où se trouve Madame Nveda, les résultats des tests sont attendus. « Il faut que la prise en charge soit optimale et globale. Il faut que toute la province du Nord-Ubangi soit prise en charge. Les échantillons envoyés à l’INRB attendent des résultats. Si cette maladie n’est pas bien soignée, les cas ne feront qu’augmenter et plus tard, nous aurons des problèmes de malnutrition,» déplore-t-elle. 

Lyly Nveda rappelle aussi qu’« une première campagne de vaccination contre la rougeole était menée en 2019 au Nord Ubangi. Cependant, seuls deux territoires ont été pris en compte. Le vaccin avait ciblé les quelques villages où des cas de rougeole étaient enregistrés. En 2020, une nouvelle campagne de vaccination a été menée, couvrant tous les territoires.»

Amener des enfants à l’hôpital dès qu’une petite fièvre s’annonce

« Nous demandons aux femmes d’amener les enfants à l’hôpital dès qu’une petite fièvre s’annonce. Il ne faut pas attendre que la situation s'empire. Nous recommandons également aux pères (en tant que chefs de famille) de veiller sur cela », recommande ce membre de la Nouvelle Société civile. 

Par ailleurs, Lyly Nveda préconise une meilleure sensibilisation autour de cette maladie car des nombreuses femmes se montrent réticentes face au vaccin. Elle précise que « certaines femmes se rendent avec les enfants aux champs pour échapper au vaccin, d’autres se réservent à cause de leurs croyances religieuses.»

Prisca Lokale