RDC : les miliciens imposent des impôts illégaux à la population dans l’est du pays, « les forces armées n’ont pas la capacité de maintenir le contrôle des zones qu’elles sécurisent » 

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Les atrocités des groupes armés ont causé la mort de plus de 2000 personnes en 2020 dans les provinces de l’Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu, a indiqué le 17 février le porte-parole du HCR Babar Baloch. Les violences sont souvent dues à « l’incapacité des forces armées de maintenir le contrôle des zones qu'elles sécurise ».

Ce qui donne aux groupes armés l’occasion de s’ériger en maîtres en imposant notamment des impôts illégaux à la population dans certaines zones incontrôlées par les forces de sécurité dans les trois provinces précitées, note le Haut Commissariat pour Réfugiés.

« En novembre 2020, des groupes armés ont introduit des impôts illégaux à payer par les personnes qui veulent accéder à leurs fermes dans leurs villages d’origine au sein du territoire de Rutshuru. Cette mesure a privé de nombreuses personnes de leur seule source de nourriture et de revenus. Les personnes déplacées n’ont pas les moyens de payer ces taxes imposées par les groupes armés car elles n’ont aucun revenu, ce qui aggrave encore leur situation », dit le porte-parole du HCR.

« Les opérations militaires de l’armée de la RDC contre les milices sont plus souvent réussies que par le passé. Néanmoins, les forces armées n’ont pas la capacité de maintenir le contrôle des zones qu’elles sécurisent, laissant ainsi aux groupes armés non étatiques la possibilité de reconquérir ces zones et de s’imposer à la population locale », ajoute-il.

Cette agence affirme avoir reçu des informations sur des groupes armés qui occupent par la force des écoles et des maisons, interdisent les activités scolaires et attaquent des centres de santé, dans les territoires de Mweso, de Masisi et de Lubero. Elle révèle aussi des attaques, meurtres et enlèvements qui ont touché des sites des déplacés.