L’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) a organisé, ce lundi 8 février à Kinshasa, un atelier de sensibilisation sur les réformes opérées dans le secteur de l’énergie précisément dans le sous-secteur électricité à l’intention des investisseurs et futurs investisseurs désirant se lancer dans ce domaine.
Devant les ambassadeurs, entrepreneurs, mandateurs, administratifs, partenaires techniques et financiers de la RDC, le Directeur Général de l’ANAPI a rappelé que l'objectif reste non seulement sensibiliser mais mettre à « la disposition des parties prenantes les outils nécessaires » pour détenir les bonnes informations afin de les attirer à investir dans ce secteur « catalyseur du développement ».
« Il est utile de présenter certainement des potentialités mais aussi mettre à disposition de ceux que nous appelons parties prenantes la bonne information et l’accès à cette information. Au bout de trois ans de gestion à l’ANAPI, nous avons remarqué un sérieux problème sur la capacité à détenir la bonne information et nous avons nos lois un tout petit peu éparpillées tantôt au ministère tantôt au secrétariat général tantôt à la direction générale. Je remercie le ministère des ressources hydrauliques et électricité d’avoir compilé tous les textes en matière d’électricité. A part ça, au niveau de l’ANAPI, en collaboration avec beaucoup de cabinets, nous avons produit un vade-mecum qui présente les droits et taxes dans le secteur d’électricité. Il y a aussi le cahier sectoriel qui présente tout le secteur, les potentialités, les opportunités, les lois, les défis et perspectives », a déclaré Anthony Nkinzo dans son exposé.
Et d’ajouter :
« Si on arrivait à développer l’intérieur du pays avec l'énergie, le pays se développerait plus vite et en commençant par les micros barrages qui vont développer l’écosystème ».
Le ministre d’Etat, ministre des ressources Hydrauliques et Electricité, Eustache Muhanzi a précisé que ce recueil contient, au total, 7 décrets, 2 arrêtés interministériels, 10 arrêtés ministériels, un cahier de charge général des activités du secteur d’électricité ainsi que les modalités et contrats de concession, de validation, de gestion, de licence, des autorisations et agréments.
« La puissance énergétique exploitable est estimée à 100 000 MW dont le seul site d’Inga représente 44 000 MW et 56 000 MW répartis sur 780 sites identifiés dissimulé sur les 145 territoires et 65 000 villages à travers le pays. Ce fort potentiel constitué principalement de l'hydroélectricité représente 6% du potentiel mondial et 37 % du potentiel africain. Il est complété par d’autres sources énergétiques dont les potentiels doivent être définis notamment le rayonnement solaire, le fonds, la bioman, le pétrole brut, l'uranium, la tour, le gaz naturel, le charbon (…). La puissance électrique installée ne représente que 2,5% de ce potentiel hydro électrique soit 2 500 MW pour l’ensemble du pays alors que près de la moitié est perdue à cause de manque de maintenance et à la vétusté d’équipement occasionnant les coupures intempestibles », a décrit la vice-premier ministre, ministre du plan, Elysée Munembwe dans son exposé.
Le secteur de l’électricité a été libéralisé par le gouvernement congolais depuis 2014 et n’est plus une exclusivité de la SNEL. Le président Félix-Antoine Tshisekedi a institutionnalisé en 2020 l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et péri-urbain (ANSER). Pour Anthony Nkinzo, la libéralisation du secteur de l’électricité est une opportunité pour les investissements mais également la mise en place de l’autorité de régularisation du secteur énergétique qu’il considère comme une des meilleures réformes que le pays ait réalisé au même titre que l’installation de l’agence.
Fonseca MANSIANGA