Kananga : une ONGDH dénonce la détention d'un prêtre catholique par l'auditorat militaire pour des faits civils

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L'abbé Jean Romain Kapajika, curé de la paroisse Saint Alphonse de Kamayi, dans la ville de Kananga (Kasaï Central) se trouve en détention à la prison centrale de Kananga depuis le 12 janvier 2021, apprend ACTUALITE.CD auprès de la société congolaise pour l'État de droit (SCED).

Cette organisation active dans la défense et promotion des droits de l'homme a officiellement écrit à l'auditeur militaire supérieur de l'ex-province du Kasaï Occidental en guise de protestation.

« En effet, la SCED est informée que l'abbé Jean Romain Kapalika (...) est poursuivi par votre office, et présentement placé sous le lien d'un mandat d'arrêt provisoire », lit-on dans l'introduction de cette lettre datée de ce mardi 19 janvier 2021 et signée par le directeur général de SCED, le bâtonnier Dominique Kambala Nkongolo.

La lettre poursuit : « Vérifiant les faits mis à sa charge, il se révèle pertinemment bien qu'il s'agit des faits purement civils qui n'ont rien à voir avec l'atteinte à l'ordre public militaire ni à la discipline militaire, moins encore à l'intégrité du territoire national ».

En conclusion, la SCED juge inconcevable que le parquet militaire continue à garder par devers une personne justiciable d'une juridiction ordinaire et prie l'auditeur supérieur militaire de transmettre le dossier auprès de juridiction compétente :

« Par ces motifs, elle (la SCED) vous prie de bien vouloir transmettre le dossier au ministère public près la juridiction de droit commun ».

Aucun responsable de l'auditorat militaire n'a voulu réagir à nos questions.

Selon les informations recueillies par ACTUALITE.CD, l'abbé Jean Romain Kapajika a été traîné à l'auditorat militaire pour une affaire liée à la vente d'une moto d'un de son ami décédé et dont la famille réclame.  En outre, l'abbé Kapajika aurait abusé de la confiance de certains de ses amis avec qui il était en ristourne. Il aurait utilisé 900.000 FC (neuf cent mille) destinés à un membre de leur groupe. Ce qui lui vaut aujourd'hui des poursuites au niveau des juridictions militaires.

Sosthène Kambidi