RDC: d’importants volumes de cacao en provenance du territoire de Beni ont été introduits clandestinement en Ouganda

ACTUALITE.CD

D’importants volumes de cacao en provenance du territoire de Beni ont été introduits clandestinement en Ouganda, rapporte le Groupe d’experts des Nations unies sur la République démocratique du Congo. 

Ces trafics se font soit par la route via Kasindi (Nord-Kivu) ou Mahagi (Ituri), soit à pied ou à moto, par des sentiers permettant de passer la frontière, soit en pirogue au port de Kasenyi sur le Lac Albert ou au port de Kyavinyonge sur le Lac Edward. Le kilo de cacao coûtait jusqu’à 6 dollars de plus en Ouganda qu’en République démocratique du Congo, explique la même source. 

Dans ce rapport présenté en décembre, une dizaine de témoins oculaires, cités par les experts onusiens, ont affirmé que du cacao se vendait sur les marchés d’Oicha, de Kasindi, de Kainama et de Butembo, et que le commerce du cacao se poursuivait dans certaines zones de combat. 

Selon plusieurs sources, les combattants ADF financent notamment leur activisme par la filière cacao.

Cependant, des agriculteurs de Mavivi, Ruwenzori et Kainama, un commerçant et un représentant d’une autorité de la ville de Beni ont attribué la responsabilité des attaques contre les cultivateurs de cacao à des groupes Maï-Maï, à des civils ou à des hommes armés non identifiés imitant les ADF, occupant les champs de cacao et volant le cacao pendant les périodes de récolte, disent les experts onusien. 

Le circuit reste très compliqué à expliquer. Six négociants ont expliqué au Groupe d’experts par exemple qu’il était difficile de tracer l’origine du cacao en raison du fonctionnement des chaînes d’approvisionnement, sachant que des intermédiaires achètent le cacao à des coopératives qui regroupent la production de divers agriculteurs. 

« Au même titre qu’une autorité de l’État, ils ont noté que l’incapacité des autorités à recenser les producteurs ou à assurer le suivi de la production de cacao rendait plus difficile la traçabilité du produit pour les acheteurs », explique le Groupe d’experts.