RDC : A la veille de Noel, des Kinois se plaignent des ventes toujours en baisse

RDC : A la veille de Noel, des Kinois se plaignent des ventes toujours en baisse

Ce 24 décembre, la rédaction Femme de Actualité.cd est allée à la rencontre des commerçants du Marché central de Kinshasa. Covid-19, crise politique et économique, couvre-feu, chaque commerçant a évoqué les points qui ne favorisent pas l'engouements qui caractérise cette période des festivités de fin d’année.

  Mpia, vend des chaussures et sandales pour enfants sur l’avenue du commerce. Les prix varient entre 38 et 45 dollars américains. Elle se plaint de clients qui proposent quasiment la moitié du prix fixé. « Je reçois des clients qui me proposent au maximum 15 dollars pour une paire. C’est une grande perte mais, je n’ai pas le choix. Nous sommes à la veille de Noel, normalement à cette période, les parents abondent dans ce magasin avec leurs enfants. Je préfère les vendre à ces prix-là. », dit-elle, négociant en même temps avec une cliente. 

Pour Angélique Nande, vendeuse de poupée, c’est « sa plus mauvaise année ». Elle explique « Je n’ai jamais connu une année aussi difficile que celle-ci. J’ai acheté ces belles poupées depuis le début du mois de décembre. Mais, jusqu’à présent, je n’en ai vendu que 2 pièces. Les clients n'achètent pas.  Demain c'est Noël,  c'est censé être la fête des enfants, je devrais être joyeuse comme les autres fois mais ce n’est pas le cas ». 

Impacts de la Covid-19 sur le marché

Si les clients ne viennent pas, c’est également parce que le coût du transport a pratiquement doublé à cause du couvre-feu, l’une des mesures prises par le Chef de l’Etat pour lutter contre la propagation du Coronavirus. C’est du moins ce que pense Eva, vendeuse d’habits pour enfants.« J’habite dans la commune de N’djili, dans le district de la Tshangu. Chaque jour, c’est environs 6.000 francs congolais que je dépense pour être en ville. Au retour, ce sont les mêmes frais à débourser. Pendant ce temps, les ventes ne sont pas à la hauteur de nos attentes. Et une personne qui se retrouve avec 20.000 francs, acceptera-t-il de dépenser 12.000 francs rien que pour le transport ? Que va-t-il acheter avec le reste d’argent ? », s’interroge Eva, devant ses prêts à porter. 

Jeanine fait l’achat de ses marchandises en Turquie et à Dubaï pour les revendre à Kinshasa. Elle a dû recourir aux agences de fret suite à la fermeture des frontières. « Nous étions obligés de passer par les agences de fret pour avoir des produits, une première difficulté. Une fois à Kinshasa, la vente n’est pas bonne du tout. Je suis arrivée ici depuis 8heures. Il va bientôt être 12heures, je n’ai encore rien vendu. », dit Jeanine, vendeuse depuis 10 ans sur l’avenue du Commerce. 

Glodi Kutendenia est vendeur dans un magasin de jouet. Il reconnait néanmoins que des clients visite leur magasin, bien que la vente ne soit pas à la hausse. « Il n’y a pas d’engouement comme d’habitude. Nous sommes des grossistes, ceux qui achètent auprès de nous revendent leurs produits à d’autres personnes. Je reconnais que la vente est en baisse mais, ceux qui en ont la capacité, viennent acheter ».

« Si vous ne pouvez pas trouver des nouveaux habits, pensez au moins à la nourriture », lance Béatrice Ngidi aux passants. Elle vend des bananes plantains et poissons salés. Et d’ajouter « Cette année a été très dure. Une pandémie a frappé le monde, nous sommes allés en confinement, nous avons connu une crise politique en RDC, l’économie a aussi été impactée, mais nous en sortons vivants. Si donc les parents n’ont pas la capacité de trouver des nouveaux habits pour fêter, ils peuvent néanmoins célébrer autour d’un poisson et d’une banane. Cette période aussi passera » a-t-elle affirmé.

Prisca Lokale