Le président de la république Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est adressé à la nation, ce lundi 14 décembre, devant le parlement réuni en congrès. Le Chef de l’Etat a expliqué que la coalition FCC-CACH était “devenue paralysante” au regard de sa vision qui était axée notamment sur les réformes à opérer en vue de reconstruire le pays.
“Dans cette optique, j’avais pris devant notre peuple l’engagement d’opérer des réformes courageuses et ambitieuses qu’impose la reconstruction de notre pays. Mais, je savais que le seul vouloir n’allait pas suffir. Il fallait établir un cadre politique et institutionnel qui soit propice à leur mise en œuvre. Et que, dans le même élan, j’ai formulé le vœu qu’ensemble, dans le cadre de notre Coalition, mon prédécesseur et moi-même allions relever les défis qui s’imposaient à nous tous en tant que citoyens de ce beau pays. En effet, telle qu’elle était pensée après les élections de 2018, la coalition FCC-CACH avait pour vocation non seulement de garantir une alternance pacifique et éviter à notre pays des conflits majeurs, mais aussi à servir de catalyseur pour que l’action du Gouvernement puisse mieux rencontrer les attentes de la population”, a dit Félix-Antoine Tshisekedi dans son discours à la nation.
Félix Tshisekedi déclare avoir subi des humiliations alors qu’il avait déployé les efforts et consenti des sacrifices pour maintenir l’harmonie au sein de la coalition mise en place avec son prédécesseur Joseph Kabila. Ce qui l’a conduit à mettre fin à cette coalition.
“Malheureusement, la réalité des faits est que, malgré les efforts que j’ai déployés, les sacrifices que j’ai consentis et les humiliations que j’ai tolérées, cela n’a pas suffi à faire fonctionner harmonieusement cette coalition. Cela n’a pas non plus empêché l’émergence de difficultés de tous ordres au sein de celle-ci, rendant ainsi aléatoire la concrétisation du changement tant réclamé par notre peuple. Face à cette situation qui menaçait à la longue le fonctionnement normal de nos Institutions dont Je suis le Garant, il me fallait absolument réagir, mieux agir”.
Après son appel le 23 octobre 2020 et trois semaine des échanges avec les couches les forces vives de la nation et la classe politique, Félix Tshiskedi a décidé, le 6 décembre dernier, de rompre avec la coalition FCC-CACH, de nommer prochainement un informateur aux fins d’identifier une coalition en vue de procéder à la formation d’un gouvernement d’Union sacrée de la nation qui travaillera en harmonie avec lui et mettra en œuvre les réformes issues des consultations dont la plupart sont les mêmes que celles voulues par le Président de la République et contenues dans le programme du gouvernement.
Contexte
C’est le deuxième discours de Félix Tshisekedi devant le congrès après celui prononcé le 13 décembre 2019. Ce jour-là, le Chef de l’Etat annonçait 2020 comme l’année de l’action. Pendant cette période, les membres de la coalition FCC-CACH étaient en harmonie. Le Chef de l’Etat avait publiquement salué son « frère » Joseph Kabila pour avoir respecté « son engagement constitutionnel, celui de permettre au peuple congolais de choisir librement ses nouveaux dirigeants ». Tshisekedi avait par la même occasion fait des promesses notamment en rapport avec la question de la double nationalité, la dotation aux députés nationaux pour des assistances sociales, l’élargissement de l’assiette fiscale, la prospection et la certification des réserves minières et la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle. Mais la plupart de ces promesses restent à ce jour non tenues.
Fonseca MANSIANGA