RDC: pour la députée FCC Geneviève Inagosi, l'Assemblée nationale ne peut pas examiner une pétition "teintée de fraude et de corruption"

Geneviève Inagosi, Députée du FCC/Ph. Droits tiers

La députée Geneviève Inagosi pense que le Bureau de la chambre basse du Parlement ne peut pas traiter des pétitions où  "fraude" et "corruption" sont décriées en amont. Cette déclaration intervient après les dépôts des pétitions pour la déchéance de l'actuel Bureau de l'Assemblée chapeauté par Jeanine Mabunda.

Pour l'élue du Front commun pour le Congo, plateforme politique de l'ancien chef d'État Joseph Kabila,  l'appartenance à la majorité ou opposition parlementaire se déclare au début de la législature.

« Depuis cet après-midi, une vingtaine de nos collègues accompagnés de leurs assistants et agents de sécurité sont venus au Palais du Peuple au motif de déposer une pétition contre les membres du bureau. Une Assemblée nationale responsable peut-elle examiner une pétition teintée de fraude et de corruption ? Vous suivez depuis quelques semaines des dénonciations qui sont faites notamment par des présidents de groupes parlementaires et d’autres collègues députés qui témoignent sur la corruption des élus nationaux », a déclaré cette élue à ACTUALITE.CD.

Elle estime qu'il n'est pas acceptable que dans un pays où le Président de la République fait de la lutte contre la corruption sa priorité, des pratiques des telles antivaleurs ne peuvent être tolérées.

« La présidente de l’Assemblée nationale a même adressé un courrier au président du Comité des sages pour entendre les concernés sur les allégations qui sont portées sur eux. Certains auraient touché 5000$, 7000$ et 9000 $ etc. Nous nous posons la question de savoir dans un État de droit où le président de la République fait de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille, est-ce qu’il est acceptable de tolérer ces antivaleurs ? ».

Et de poursuivre :

« Chers amis, l’appartenance à la majorité ou à l’opposition se déclare au début de chaque législature. Vouloir à coup de corruption, fabriquer une nouvelle majorité est une violation grave du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Toutes ces agitations visent à déstabiliser notre institution. A qui va profiter la crise ? En tout cas, ce n’est pas à la population de la République démocratique du Congo qui attend de nous des réponses à leurs problèmes sociaux ».

Contexte

Jeanine Mabunda et l’ensemble du bureau de l’Assemblée nationale sont visés par plusieurs pétitions réclamant leur départ. Parmi les pétitionnaires, il y a les députés du FCC, ceux du CACH et même ceux de l’opposition. Ils disent être plus de 250 à avoir apposé leurs signatures. Du côté du FCC, on écrit à la corruption. Le Conseil des sages de l'Assemblée nationale a été officiellement saisi par le bureau de Jeanine Mabunda. Des auditions et des confrontations seront organisées entre les prétendus corrompus et corrupteurs. Par cette action, le FCC espère que les députés corrompus seront sanctionnés. Certains pourront même perdre leurs sièges, disent les caciques de la plateforme de Joseph Kabila.

Berith Yakitenge