Goma : choquée par un nouvel assassinat, la société civile rappelle au Chef de l’Etat sa promesse de restaurer la sécurité  

Goma, Photo ACTUALITE.CD/Ley Uwera

La société civile de Goma se dit choquée par un nouveau cas d’assassinat d’un cambiste lundi soir alors qu’il quittait son lieu de travail. Il s’agit de Nestor Mahano (35 ans), père de deux jumeaux qui a été abattu par des bandits armés qui roulaient en motos, d’après les autorités locales.

La société civile de Goma rappelle aux députés et particulièrement au Chef de l’Etat leurs promesses de militer pour le retour de la sécurité dans la ville ainsi que dans toute la province du Nord-Kivu.

« La société civile de Goma coule les larmes en observant les assassinats ciblés (…) Les promesses du Chef de l'Etat et des parlementaires pendant leurs campagnes électorales sont devenues stériles après l'accès aux pouvoirs. Il est grand temps pour les détenteurs d'obligations de prendre des mesures draconiennes pour endiguer l'insécurité dans la ville de Goma et dans la province du Nord-Kivu en général pour mériter la confiance de la population », a réagi à ACTUALITE.CD, Vicard Hangi, vice-président de la société civile de Goma.

C’est le 9e cambiste tué à Goma depuis le début de l’année en cours. Selon le bourgmestre de la commune de Goma, Cyprien Ngoga, ces assassinats seraient dus à un conflit qui sévit entre les associations des changeurs de monnaie dans la ville.

« Nous estimons que la plupart des morts enregistrées dans le rang des changeurs de monnaie sont liées à ces conflits entre leurs associations. C'est pourquoi nous avons fait une cartographie dans laquelle on définit le rayon d'action de chaque association. Mais jusqu'à présent, ils ne sont pas d'accord. Nous sommes obligés de les forcer à se conformer à cette décision parce qu’on ne peut pas tolérer de continuer de perdre les gens à cause des conflits qui opposent trois associations », a-t-il dit.

La ville de Goma connaît une crise sécuritaire due à la recrudescence de la criminalité urbaine. La plupart des enquêtes initiées dans le cadre de ces incidents sécuritaires n’aboutissent pas. Les auteurs ne sont jamais arrêtés pour être sanctionnés. La société civile de Goma évoquait aussi des meurtres liés aux conflits fonciers.

Yvonne Kapinga, à Goma