RDC : le FCC reconnaît que les relations sont actuellement difficiles au sein de la coalition et envisage « des décisions dont il assumera les conséquences »

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Le climat délétère actuellement vécu au sein de la coalition au pouvoir a été publiquement évoqué ce samedi 7 novembre à l’ouverture de la deuxième retraite du Front commun pour le Congo (FCC) à Safari Beach, dans la commune de N’sele. Néhémie Mwilanya, coordonnateur, de la plateforme de Joseph Kabila qui le reconnaît, invite les cadres du FCC à s’en passer afin de s’intéresser aux « préoccupations légitimes au regard des échéances futures ».

« La deuxième retraite politique du FCC qui s'ouvre aujourd'hui au moment où les relations au sein de la coalition sont particulièrement scrutées constituent une gagère pour les participants et une opportunité pour répondre à plusieurs préoccupations légitimes au regard des échéances futures. Les cadres du FCC devront se soustraire de toute logique passionnée afin de cerner avec lucidité l'enjeu du moment et de dégager les priorités de l'action politique du FCC du moment. Pour se faire, et suivant le modèle offert par l'autorité morale de notre plateforme politique, ne perdons jamais de vue, au centre des intérêts du FCC se trouve le Congo d'abord. », a déclaré Néhémie Mwilanya.

C’est dans un contexte de crise dans la coalition que le FCC tient sa retraite. Le camp Kabila promet des décisions « conséquentes » dont il assumera les conséquences.

« En tant que force politique résolument attachée à la constance de son action, le Front commun pour le Congo saura trouver sans nul doute à travers cette retraite politique la voie qui lui permettra de prendre des décisions dont il assumera bien entendu les conséquences. », a signifié M. Mwilanya.

Parallèlement, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi mène depuis lundi dernier des consultations des couches sociales et politiques suite à la crise constaté dans la gestion du pouvoir avec son partenaire majoritaire au parlement.

Pendant ce temps, le FCC appelle ses membres à se rapprocher de plus en plus du peuple. Il se réjouit d’avoir renoué contact avec les confessions religieuses. Allusion faite certainement à la reprise de collaboration avec l’Eglise catholique. Les relations entre le camp Kabila et la plus grande confession religieuse du pays s’étaient détériorées depuis le processus électoral de 2018.  

Les rapports sont tendus depuis plusieurs mois entre les membres de la coalition FCC-CACH qui ne s’accordent pas sur plusieurs questions de réformes. C’est notamment la justice. La dernière nomination des juges constitutionnels par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi est contestée par le camp Kabila qui parle de la violation de la constitution. Les différends entre les partenaires au pouvoir portent aussi entre autres sur la diplomatie et la territoriale. Des questions évoquées par Félix Tshisekedi dans son adresse à la Nation le 23 octobre dernier. Ces mésententes ont conduit le Chef de l’Etat à consulter les couches sociales et politiques en vue dit-il, de former « l’union sacrée pour la Nation ».

Patrick MAKI