RDC : l’AETA appelle Tshisekedi et Kabila à engager des pourparlers qui permettraient d’harmoniser le climat de travail interinstitutionnel

AETA. Ph. Droits tiers.

La plateforme Agir pour des Elections Transparentes et Apaisées (AETA), un regroupement des ONG de la société civile a, dans un communiqué rendu public ce jeudi 22 octobre, donné sa position sur la situation politique de l’heure. 

L’AETA constate avec préoccupation que la cérémonie de prestation de serment de trois juges de la Cour Constitutionnelle ait accusé une crise profonde au sein de la coalition au pouvoir dont la cohésion et l’harmonie était déjà fragiles et oscillantes. Sur ce, elle redoute également que cette situation de crise entraîne l’arrêt de la coopération entre les plus hautes institutions au pouvoir, lequel arrêt constituerait un blocage pour le bon fonctionnement des institutions, pendant qu’elles ont la charge de présider à la vie et la stabilité de la nation. 

Cette plateforme regrette que la cérémonie de prestation de serment de trois juges de la Cour Constitutionnelle puisse reléguer dans les oubliettes les efforts de solution aux défis majeurs du pays.

« L’AETA regrette le fait que face à cette situation, les efforts de solution aux défis majeurs qui devraient par contre préoccuper les institutions de la République soient relégués dans les oubliettes. Il s’agit principalement : a) du défi sécuritaire dans l’EST du pays, qui entamerait la souveraineté du pays, principalement la polémique autour de la commune de Minembwe, b) du défi social des congolais qui fait de plus en plus le cadet des soucis de la classe politique congolaise toute tendance confondue, c) du défi de la relance du processus électoral qui s’impose pour la survie et la consolidation de la démocratie », indique l’AETA dans son communiqué.

Pour l’AETA la bataille actuelle entre les deux alliés de la coalition au pouvoir (FCC-CACH) autour de la Cour Constitutionnelle s’expliquerait par la récupération de la plus haute institution judiciaire du pays à la solde de l’un ou l’autre partenaire au pouvoir en vue de s’assurer à l’avance la victoire électorale en 2023. 

Au regard de ce qui précède, la plateforme AETA formule quelques recommandations au président de la République Félix Tshisekedi.

« Au président de la République : de faire preuve d’un sursaut d’esprit républicain basé sur son serment émis devant la Nation entière le 24 janvier 2019 en engageant en urgence des efforts de rétablissement de la concorde, la cohésion et l’harmonie dans la collaboration interinstitutionnelle de façon à éviter au pays de se jeter dans l’inconnu ingérable ce, en se rappelant que l’histoire de la RDC est faite de ces genres de situations et des soubresauts aux conséquences imprévisibles qui ouvrent la voie à l’ingouvernabilité du pays ; de s’élever au-dessus de toute tendance particulariste de la situation de l’heure en faisant preuve de grandeur républicaine en véritable Homme d’Etat et défenseur pacifique de l’avènement de l’Etat de droits et de la souveraineté du pays en visant principalement la paix, la cohésion et l’unité nationales et la stabilité du pays », renseigne l’AETA.

La plateforme appelle également les deux autorités morales du FCC-CACH, Kabila et Tshisekedi, d’engager des pourparlers qui permettraient d’harmoniser le climat de travail interinstitutionnel en se laissant dominer par l’intérêt majeur de la nation.

Contrairement à AETA, les organisations de défense des droits de l’homme ACAJ et VSV préconisent elles, la dissolution de l’Assemblée nationale voire la révocation du Premier ministre. Les présidents de deux chambres du Parlement avaient signifié à Félix Tshisekedi qu’ils ne vont pas participer à la cérémonie de prestation de serment de trois juges constitutionnels car leurs nominations ne respectent pas la constitution. 

Jordan MAYENIKINI