Minembwe : Pour Ruberwa, il faut travailler notamment sur le développement pour répondre à la pauvreté et imposer la paix par les armes

Azarias Ruberwa, ministre d'Etat en de la décentralisation et réformes institutionnelles/Ph ACTUALITE.CD

Le ministre Azarias Ruberwa a donné sa recette pour le rétablissement de la paix dans la partie Est en général et Minembwe en particulier. Cet ancien vice-président de la République estime qu'il y a trois axes sur lesquels il faut travailler pour que la paix revienne dans cette partie du pays. Il s'agit de la question d'idéologie ou de moralité et spiritualité ; le développement qu'il estime une réponse à la pauvreté.

M. Ruberwa appelle les congolais notamment à cultiver la tolérance, à accepter de travailler ensemble. Il pense aussi que les FARDC doivent imposer la paix par les armes.

« L'un des problèmes majeurs de Minembwe ou de l'Est, c'est l'idéologie. Il faut s'attaquer ouvertement à l'idéologie de l'intolérance. Enseigner de l'amour, de la paix de la tolérance et de l'acceptation mutuelle. Il faut en faire un objectif tel que construire un pont ou un chemin de fer. C'est de ça que souffre non seulement Minembwe mais tout le Sud-Kivu, l'Ituri, le Nord-Kivu, Lubumbashi. Donc, le problème de réconciliation constitue un besoin réel et fondamental dans ce pays. Il faut amener les gens à d'accepter différents. Nous devons nous accepter tel que Dieu nous a créé, nous aimer et nous tolérer. Donc, le premier volet est moral et spirituel. Le deuxième volet est sécuritaire. Il faut que l'arme impose la paix. Nous avons des centaines de groupes armés. Il faut y mettre fin par des actions de notre armée, FARDC. Le troisième volet est le développement qui est une réponse à la pauvreté. Beaucoup de questions qui se posent à l'Est, c'est aussi un problème de pauvreté. Vous avez des jeunes gens qui n'ont pas soit fini les études soit qui n'ont pas d'emploi qui prennent des armes parce que c'est facile de vivre en intimidant les gens, en ayant parfois de quoi vivre. Alors, il faut des projets de développement, mais aussi des projets intégrateurs qui obligent les communautés à vivre et à travailler ensemble », a expliqué Azarias Ruberwa au cours d’une conférence de presse mardi à Kinshasa.  

Pour illustrer l'exemple des projets intégrateurs, le ministre de la décentralisation cite par exemple un projet bancaire ou d’élevage pour associer les communautés vivant à Minembwe.

Depuis plus de deux semaines, Minembwe est l’objet de controverses après l’installation de ses animateurs en présence d’une forte délégation officielle composée notamment des chefs de l’armée et de la police, du ministre de la défense, de dix députés nationaux. Beaucoup s’opposent à l’érection de Minembwe en commune rurale. Ils expliquent qu’il s’agit d’une tentative de balkaniser le pays.

Berith Yakitenge