Kongo Central : le camp de Matusila ne reconnaît pas la destitution du président de l’Assemblée provinciale et accuse le VPM Gilbert Kankonde

Le siège de l'assemblée provinciale du Kongo Central.

Le rapporteur du bureau de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, Papy Mambo a, au cours d’une interview accordée à ACTUALITE.CD ce lundi 5 octobre, rejeté la destitution du président de l’Assemblée provincial du Kongo Central Pierre-Anatole Matusila, faite en violation de la procédure, selon lui, par une frange de députés provinciaux.

Il explique que le président de l’Assemblée provinciale a ouvert la session de septembre par un communiqué pour des raisons sécuritaires.

« Je tiens à vous confirmer que l’ouverture d’une session parlementaire, que ça soit au niveau provincial ou national est prévue dans la constitution et dans la loi sur la libre administration des provinces, donc la date est constitutionnelle, ont dit le 30 mars et le 30 septembre, deux sessions par année, (…) mais l’exception pour cette année, pour la session de septembre, il y avait déjà l’information qu’il y aurait des incidents au niveau de l'Assemblée provinciale avec des dissidents (Les députés pro gouverneurs, ndlr). Face à cette situation, nous avons pris la décision, après concertation avec les amis, qu’on n’ouvre la session par la voie d’un communiqué et affiché à l’entrée de l’Assemblée. Malheureusement le 15 septembre à 8 heures, nous avons eu le questeur qui est arrivé avec son garde du corps, qui ont cassé la porte de la salle, il appelé ses collègues députés et ils ont convoqué une réunion qui n’est pas une plénière pour dire qu’ils ont destitué le président et on nous dit pas qui a convoqué cette plénière parce que dans notre règlement intérieur c’est le président ou le vice-président, qui doit convoquer cette plénière, qui a dirigé?  et qui a signé les procès-verbaux? Personne ne nous dit, nous avons juste suivi à travers les ondes qu’on a destitué le président », a déclaré à ACTUALITE.CD le rapporteur du bureau de l’Assemblée provinciale.

L’élu de Kasangulu affirme que la crise politique dans la province du Kongo Central est alimenté par certaines autorités nationales à Kinshasa.

« La crise est gérée au niveau de Kinshasa, commandée au niveau de Kinshasa, je vous dis même la police ne nous sécurise pas, parce que la police accompagne ces gens-là qui sont en ce moment en train de faire leur soit-disant campagne électorale. Nous avons les informations que pour le ministère de l’intérieur, la tête de Matusila dérange. Nous disons ceci, même si la tête de Matusila dérange, il y a une procédure par apport à notre règlement intérieur pour faire partir un membre du bureau. Pourquoi on empêche le président Matusila de convoquer une plénière, pourquoi ils ne veulent pas respecter les textes? Tant que Atou Matubuana ne va pas partir, parce qu’il est soutenu par le Vice-premier ministre de l’intérieur et par les autres membres de l’UDPS, la province sera toujours instable. Là on avait un problème au niveau du gouvernorat, maintenant on vient créer un autre au niveau de l’Assemblée provinciale », dénonce Papy Mambo.

Le vendredi 02 Octobre dernier, une vingtaine de députés provinciaux réputés proches du gouverneur Atou Matubuana, ont  tenu une rencontre au cours de laquelle ils ont décidé de déchoir Pierre Anatole Matusila, de son poste du président de cet organe délibérant.  Ce lundi 5 septembre, les députés pro Atou Matubuana, ont débuté la campagne électorale pour le remplacement de Pierre Anatole Matusila.

Ivan Kasongo