Construction de la centrale hydroélectrique de Busanga: début des déguerpissements forcés dans certains villages 

Image d'illustration du projet de centrale électrique de Busanga, en RD Congo. © Sinohydro Corp.

Plusieurs organisations de la société civile demandent à Félix Tshisekedi d’ordonner « l’arrêt immédiat » de la démolition des maisons au village 48 Heure près du barrage Hydroélectrique de BUSANGA. Ces 9 ONG suggèrent également au Chef de l’Etat d’instruire le Gouvernement Provincial du Lualaba à engager un dialogue avec les communautés impactées en vue de mettre en œuvre de la feuille de route de la société civile dont la copie se trouve sur sa table depuis le 01 septembre 2020. 

Pour rappel, cette centrale hydroélectrique, gérée par à la société sino-congolaise hydroélectrique (Sicohydro), est censée booster la production du cobalt dans la région. Elle a besoin d’un espace pour son lac artificiel. Ce projet énergétique qui s’inscrit dans le partenariat « minerais-et-infrastructures ». Dans un communiqué signé le 17 juillet, le ministre provincial avait demandé à ces habitants qui avaient déjà reçu une indemnisation de libérer leurs maisons au plus tard le 29 juillet pour permettre à Sycohydro de creuser les bassins utiles au fonctionnement du barrage. Le ministre Kapenda Wa Kapenda Deodat justifiait son communiqué par la décision du Conseil Provincial de sécurité du Lualaba du 15 juillet 2020. 

Les démolitions débutent et les ONG dénoncent ce qu’elles appellent utilisation abusive des forces de l’ordre et de la police nationale, par le ministre provincial de l’intérieur et de la sécurité du Lualaba, alors que les questions de délocalisation et d’indemnisation des populations qui occupent la probable zone inondable du Barrage, « sont des questions qui doivent impérativement faire l’objet du dialogue sociale entre parties que l’utilisation de la force qui est une menace au respect des droits de l’homme pour le pays ». 

Freddy KASONGO, membre de la coalition Mwangaza, regrette qu’avec ce forcing, l’énergie électrique qui sera produite à BUSANGA soit considérée comme de l’énergie de sang ou de conflit, parce que produite dans des conditions de violation des droits humains !