Depuis ce mercredi, les casques bleus sont de retour à Panzi (Sud-Kivu) pour assurer la sécurité de Denis Mukwege et de l’ensemble de l’hôpital. Le plaidoyer exercé par les survivantes des violences sexuelles, les ONG, diplomates et d’autres entités ont donné des fruits. ACTUALITE.CD reçoit pour vous ce jeudi, Maud Salomé Ekila, chargée de communication du cabinet du Prix Nobel.
Pourquoi les casques bleus étaient partis de l’hôpital de Panzi?
Les casques bleus sont partis de l'hôpital au mois de mai de cette année. La raison évoquée était la crise sanitaire mondiale du nouveau coronavirus. Ce départ est intervenu après 7 ans de présence de la MONUSCO à l'Hôpital de Panzi, presque 8 ans après que l'on ait tenté d'assassiner le docteur Mukwege dans sa résidence, à Bukavu. Depuis, il vit à l'intérieur de son hôpital et n'en sort que pour voyager ou pour des raisons exceptionnelles.
Comment était organisée la sécurité du Prix Nobel et de l’hôpital pendant ce temps?
Depuis le départ de la Monusco, seuls nos agents de sécurité de l'hôpital effectuaient ce travail de protection du Docteur Mukwege. Le Docteur a continué à travailler normalement pendant tous ces mois, d'autant que l'Hôpital de Panzi est l'un des deux centres de référence en charge de la riposte au Covid-19 dans la province du Sud-Kivu.
Quel impact a eu les récentes menaces sur le travail du Prix nobel et de l’hôpital?
Nous continuons à recevoir des malades à l'Hôpital de Panzi tout comme dans nos autres centres de santé. Le nombre de victimes de violences sexuelles n'a pas chuté et l'hôpital continue à fonctionner normalement. Le docteur a donc poursuivi son programme opératoire quotidien sans changer quoique ce soit. Il est resté serein et déterminé durant toute cette période. Cela fait plus de deux décennies qu'il dénonce l'impunité et les injustices à l'Est du pays et aujourd'hui dans d'autres provinces, il a été menacé plusieurs fois. La menace est constante, mais s'est amplifiée ces dernières semaines avec la publication de son tweet dénonçant le massacre survenu à Kipupu le 16 juillet dernier.
Le retour de ces casques bleus, c’est pour la protection du prix Nobel ou de l’ensemble de l’hôpital?
La protection accordée au Docteur Mukwege permet quelque part une plus grande sérénité de l'Hôpital entier, des malades, mais aussi de notre personnel de santé, nos équipes subissant également des menaces. On se souvient du Docteur Gildo Byamungu Magadju assassiné en 2017
Avez-vous pu bénéficier du renforcement de la sécurité par les la police et l’armée congolaise?
Mardi, vers 14h, la MONUSCO et la PNC sont arrivés ensemble à l'Hôpital de Panzi afin de faire du "repérage sur les lieux". C'était la première fois que nous recevions une visite de la PNC depuis les menaces de juillet. Ce mercredi à 10h, les casques bleus sont arrivés. Il est apparemment question qu'ils forment les agents de la PNC durant les prochains mois.
Lire aussi: