Amnesty international dit attendre toujours "des mesures urgentes et concrètes" de la part du gouvernement congolais et de l'ONU afin de protéger le docteur Denis Mukwege cible des menaces de mort suite à sa prise de position à propos des crimes graves commis en RDC.
L'organisation se dit préoccupée du fait que les engagements pris notamment par le président Félix Tshisekedi ne sont toujours pas matérialisés, deux semaines après.
« Nous sommes très préoccupés par le fait que deux semaines après l’engagement pris par le président Félix Tshisekedi de protéger Denis Mukwege, son gouvernement et les autorités onusiennes n’ont toujours pas acté de mesures concrètes en ce sens. En outre, malgré la promesse du président Félix Tshisekedi, aucune enquête n’a pour le moment été ouverte sur les menaces reçues », a déclaré Sarah Jackson, directrice adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et région des Grands Lacs d’Amnesty International.
Elle rajoute que la sécurité du Prix Nobel de la Paix doit être élargie autour de l'hôpital Panzi, de ses membres de famille et proches.
« L’hôpital où travaille Denis Mukwege doit aussi être protégé. Des centaines de médecins, d’infirmiers et d’auxiliaires s’inquiètent pour leur sécurité et l’hôpital contient des milliers de dossiers médicaux concernant des victimes de viol, que Denis Mukwege défend depuis très longtemps. Les femmes qui sont soignées à l’hôpital pour des violences sexuelles ont également besoin d’être protégées», a-t-elle ajouté.
Pour Amnesty international, « conformément à son mandat de protection des civils en RDC, l’ONU doit aussi agir sans délai et apporter son appui aux autorités nationales afin de garantir la protection de Denis Mukwege, de sa famille, ainsi que de l’hôpital de Panzi, de son personnel et de ses patients.»
Au cours du conseil des ministre du 21 août dernier, Félix Tshisekedi avait engagé le gouvernement et, particulièrement les ministres ayant l’intérieur et la sécurité ainsi que la justice dans leurs attributions de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour assurer la sécurité de Denis Mukwege. Il a également ordonné l’ouverture des enquêtes sur « des intimidations, correspondances haineuses et menaces de mort dont le Prix Nobel de la paix 2018.
Les ambassades, les organisations nationales et internationales, dont le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies et le Parlement européen, avaient jugé inacceptables ces menaces de mort et avaient plaidé pour une enquête ainsi que le renforcement de protection de Mukwege.
Depuis juillet dernier, Dr Mukwege mène son plaidoyer en faveur de la paix dans l’Est du pays, en proposant la création d’un tribunal pénal international pour la RDC afin de juger les graves crimes qui y sont commis contre la population civile y compris ceux recensés dans le rapport du projet Mapping de l’ONU rendu public en 2010.
Fonseca MANSIANGA