RDC-Bunia : Aucun de 300 membres de CODECO n'a été libéré de la prison en contre-partie du retrait des miliciens de la ville

Illustration. Un milicien au Nord-Kivu/Ph ACTUALITE.CD

La milice CODECO n'a pas pu obtenir la libération de ses membres détenus à la prison centrale de Bunia telle qu'elle souhaitait en faisant irruption ce vendredi 4 septembre au chef-lieu de la province de l'Ituri. 

Plus de 300 miliciens de CODECO sont détenus dans cette maison carcérale, affirme le major Camille Nzonzi, directeur de la prison. 

"Nous avons plus de 300 détenus présumés miliciens de CODECO. La libération c'est une procédure officielle que l'État congolais doit décider et non pas le directeur de la prison", a déclaré major Camille Nzonzi peu après le retrait des combattants.

La prison située au quartier Bankoko a été assiégée par les miliciens tout l'avant-midi. Ces derniers ont tenté d'obtenir même par force la libération de leurs compagnons. Mais des négociations avec les autorités militaires ont permis de persuader les miliciens à renoncer à leur démarche.

"Ces hommes bien armés jusqu'aux dents ont entouré la prison. Ils avaient même commencé à casser la porte de l'extérieur, heureusement nous avons une clôture. Avec trois  généraux que j'avais trouvé  là-bas, nous avons négocié avec ces miliciens  pour leurs revendications. Le premier c'est leur prise en charge en nourriture et le second concernait la libération de leurs compagnons.", a expliqué le directeur de la prison centrale de Bunia.

C'est en début d'après-midi que la centaine de combattants a pris place à bord des camions civils et de l'armée pour regagner la localité de Ezekere, située à une dizaine de kilomètres de Bunia où ils sont regroupés depuis plus d'un mois à la suite des négociations avec la délégation dépêchée par Félix Tshisekedi pour tenter d'obtenir leur adhésion au processus de paix.

Actuellement, plus de 10 000 miliciens CODECO se sont engagés à déposer les armes dans le territoire de Djugu où depuis 2017, des centaines de civils ont été tués et des villages entiers incendiés, sans rappeler plus d'un million de déplacés internes. 

Franck Asante, à Bunia